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mardi, 18 novembre 2008

retour à Mallarmé

Dans ma note de mercredi passé, j’évoquais mon inscription à l’atelier “Poésie et philosophie selon Mallarmé”, proposé dans le cadre de mallarmé.jpgl’Université permanente par André Stanguennec. Le vide-grenier gracquien et de fréquents allers et retours sur le VendéeGlobe— passionnant Pot-au-noir — ont pertubé l’approche de mon petit chantier 2008/2009.
Petit ? Peut-être est-il trop énorme pour ma petite comprenoire...

Je me suis trouvé un bon passeur : Claudel, dans ses Mémoires improvisés !

« ...il y a une parole de lui (Mallarmé), qui, au contraire, a profondément marqué mon intelligence, et qui est à peu près le seul enseignement que je reçus de lui, et c'est un enseignement capital : je me rappelle toujours un certain soir où Mallarmé, à propos des naturalistes, de Loti ou de Zola, ou de Goncourt, disait :
« Tous ces gens-là, après tout, qu'est-ce qu'ils font ? Des devoirs de français, des narrations françaises. Ils décrivent le Trocadéro, les Halles, le Japon, enfin tout ce que vous voudrez. Tout ça, ce sont des narrations, ce sont des devoirs. »
Je crois que c'est intéressant de voir cette remarque dans la bouche d'un homme qui était lui-même professeur. Il était professeur d'anglais. Et alors, c'est là où la remarque est importante. Moi, il m'a dit : « Ce que j'apporte dans la littérature, c'est que je ne me place pas devant un spectacle en disant : "Quel est ce spectacle ? Qu'est-ce que c'est ?", en essayant de le décrire autant que. je peux, mais en disant : "Qu'est-ce que ça veut dire ?" »
Cette remarque m'a profondément influé et depuis, dans la vie, je me suis toujours placé devant une chose non pas en essayant de la décrire telle quelle, par l'impression qu'elle faisait sur mes sens ou sur mes dispositions momentanées, mes dispositions sentimentales, mais en essayant de comprendre, de la comprendre, de savoir ce qu'elle veut dire. Ce mot de “veut dire” est extrêmement frappant en français, parce que “veut dire”, ça exprime une certaine volonté. »


Un petit brin de laine venant du gros grand Claudel !
Qui éclaire cette brève de Mallarmé :

Narrer, enseigner, même décrire, cela va et encore
qu'à chacun suffirait peut-être pour échanger la pensée
humaine, de prendre ou de mettre dans la main d’autrui
en silence une pièce de monnaie, l'emploi élémentaire
du discours dessert l'universel reportage dont, la littérature
exceptée, participe tout entre les genres d'écrits
contemporains.

À quoi bon la merveille de transposer un fait de
nature en sa presque disparition vibratoire selon le jeu
de la parole, cependant; si ce n'est pour qu'en émane,
sans la gêne d'un proche ou concret rappel, la notion
pure.

Je dis : une fleur ! et, hors de l'oubli où ma voix relègue
aucun contour, en tant que quelque chose d'autre que
les calices sus, musicalement se lève, idée même et suave,
l'absente de tous bouquets.

Crise de vers, p. 259
Divagations, Poésie/Gallimard


Ce sera quand même ardu !

Commentaires

"Je dis : une fleur" : le nom de la rose, en somme...

Écrit par : Rose Chapotel | mercredi, 19 novembre 2008

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