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jeudi, 13 novembre 2008

Les Armateurs — introduction à « Corsaires & Marins Nantais »

armateurs.jpgLES ARMATEURS

Si l'aumône généreuse est un signe de richesse pour ceux qui la dispensent, les armateurs et négociants de Nantes furent de bonne heure favorisés des dons de la fortune.

Dès le VIe siècle, en effet, nous les voyons « jeter à l'envi leur argent » à saint Germain de Paris, lors de son passage à Nantes, « pour le distribuer aux pauvres » (1) et nous ajouterons, à l'honneur de nos armateurs, qu'ils surent conserver ces traditions de générosité, et que toutes les institutions charitables de notre ville les ont comptés parmi leurs fondateurs ou leurs donateurs les plus désintéressés.

Appartenant à de vieilles familles nobles, ou annoblis par les Rois pour les services qu'ils rendaient au pays, les armateurs de Nantes, — les Marchands à la Fosse, comme on les appelait alors, — actifs, entreprenants, à l'affut de toutes les aventures et de toutes les découvertes, peuplèrent les mers de hardis marins, et nos colonies lointaines d'infatigables pionniers. Partout on trouvait des Nantais ; les grandes maisons d'armement de notre ville possédaient des comptoirs sur tous les points de notre immense empire colonial d'alors ; les armateurs y envoyaient leurs fils ; et même ne craignaient pas d'y passer de longues années, emmenant avec eux toute leur famille de l'autre côté des mers.

De retour à Nantes, ils faisaient construire ces superbes demeures de la Fosse ou de l'île Feydeau, bien plus palais que maisons, et qui, après avoir fait l'admiration de tous les voyageurs pendant près de deux siècles, sont encore dignes de figurer au nombre des édifices les plus remarquables de notre ville.

D'ailleurs, les Marchands à la Fosse n'étaient pas simplement de paisibles commerçants ; et dans un temps où la marine militaire de l'État, encore très faible et mal organisée, faisait un constant appel à la marine de commerce et à l'initiative privée, les armateurs de Nantes prirent rapidement une place glorieuse parmi ces auxiliaires volontaires de nos escadres,

Souvent, en effet, nous verrons les Rois accorder aux navires nantais les prérogatives des navires de guerre de l'État ; leur permettre d'arborer au grand mât la flamme distinctive des unités d’escadre, et conférer à leurs capitaines le grade de capitaine de frégate ou de corvette. Très souvent aussi, nous pourrions dire à chaque guerre de notre histoire, ces mêmes Rois, confiants dans le courage de nos corsaires, invitaient les Marchands à la Fosse à armer en Course, et leur délivraient des lettres de marque pour les autoriser à armer leurs navires en guerre et à courir sus aux Anglais.

(1) A. DE LA BORDERIE, Histoire de Bretagne, t. 1, p. 535.,

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