lundi, 31 décembre 2007
achever 2007 et un centenaire dans l'ombre d'une chandelle
Centenaire René CHAR
Il ne me déplaît point d'achever ce centenaire avec un cet objet naguère si quotidien et de plus tout autant héraclitéen qu'une bougie, qui donne lumière et ombre et de rapprocher une fois encore un poète d'un autre. Après Camus et Gracq, voici Michaux accoté à Char.
Ainsi sont-ils sur les étagères de " ma librairie" !
La nuit s’imposant, mon premier geste fut de détruire le calendrier nœud de vipères où chaque jour abordé sautait aux yeux. La volte-face d’une bougie m’en détourna. D’elle j’appris à me bien pencher et à me redresser en direction constante de l’horizon avoisinant mon sol, à voir de proche en proche une ombre mettre au monde une ombre par le biais d’un trait lumineux, et à la scruter.
René Char
Éclore en hiver,
La nuit talismanique.
Dans les pays de forte lumière comme les pays arabes, l’émouvant, c’est l’ombre, les ombres vivantes, individuelles, oscillantes, picturales, dramatiques, portées par la flamme frêle de la bougie, de la lampe à huile ou même de la torche, autres disparus de ce siècle.
Henri Michaux
Émergences-Résurgences
Nous sommes déroutés et sans rêve. mais il y a toujours une bougie qui danse dans notre main. Ainsi l’ombre où nous entrons est notre sommeil futur sans cesse raccourci.
René Char
La nuit talismanique
À la lueur d'une autre chandelle, Char écrit encore à l'usage du lecteur, et cet aphorisme que j'offre au partage avec les lectrices et lecteurs de ce blogue, je le fais mien, pour clôre ce centenaire et pour l'an qui s'annonce dès cette nuit, aux marges, héraclitéennes donc, de la flamme et de l'obscur :
Tenir son livre d'une main sûre est malaisé.
15:55 Publié dans Char à nos côtés | Lien permanent | Commentaires (1)
Commentaires
merci pour ce patient voyage Char - grâce à toi, et même dans l'oeuvre si parcourue, si connue, une strate en plus, une transparence...
Écrit par : F | lundi, 31 décembre 2007
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