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jeudi, 27 décembre 2007

Char lecteur de Gracq

Centenaire René CHAR

Je pensais clore ces notes sur le centenaire de René CHAR, par des textes de Michaux et Char sur la lumière des bougies. Ce sera pour le premier jour de l'an 2008.
La mort de Gracq me fait reporter cette conclusion “lumineuse” au centenaire.
Il n’est pas si fréquent qu’un lecteur puisse trouver dans ses horizons des auteurs qu’il puisse “joindre” sans avoir le cœur fendu des disharmonies entre les uns et les autres.
Par exemple, Char appréciait le poète Michaux, mais Michaux faisait tout — ou presque — pour éviter Char.
Dans les chemins creux de mes lectures, ce manque d’accord me fend, parfois, le mental. Mais, bonheur paradoxal, les livres se côtoient sur les étagères !

En 1950, Empédocle, la revue (dans le n°1 ou 7 ?) fondée par Camus, Char et Grenier, avait publié La littérature à l’estomac, ce texte qu’on nomme pamphlet dans lequel Gracq, ulcéré par l’éreintement de la critique à propos du Roi pêcheur, se fendit d’une belle volée de bois vert. L’écrit fut, la même année, éditée par Corti.

La relation entre Char et Gracq remontait à la parution des Feuillets d’Hypnos.
L’un et l’autre avaient vécu la “drôle de guerre”. Le second écrira plus tard Un balcon en forêt.
Char, dès 1945, publiera, refaçonnés, ses carnets de maquis et Gracq fut sensible à ce “non-récit de guerre” :
« Il est étrange que votre livre, écrit dans de telles circonstances, me donne une impression aussi absolument contemplative. J’aimerais parler de cela avec vous. »


Voici donc dans cette avant dernière-note, un Char lecteur de Gracq* :
À propos des Eaux étroites :
« Ces quelques dizaines de pages pèsent et pèseront plus lourd que les tonnes de littérature vide qu’on trouve actuellement à profusion et dont l’épaisseur est à la mode. Julien Gracq ne se manifeste que par son œuvre, comme Henri Michaux. C’est un rebelle et un discret. »


À propos de En lisant, en écrivant :
« Mes goûts ne sont pas forcément les mêmes que les siens, mais j’ai pour Julien Gracq une estime qui n’est pas seulement littéraire : elle est aussi morale, au sens le plus complet de ce mot dont nous avons tant besoin aujourd’hui. »


À propos du Rivage des Syrtes :
« J’avais cru lire Le Rivages des Syrtes, mais il est possible que je ne l’aie pas lu. Si vous avez raison, ce serait dans ce cas l’ouvrage politique le plus profond qu’on ait écrit en France pour les temps obscurs où nous sommes. »


* J’ai recueilli ces propos dans le livre de Jean Pénard, rencontres avec rené char, Corti, 1991

Commentaires

Finissons donc ensemble, oui, cette année,
En lisant, en écrivant...

Écrit par : jcb | vendredi, 28 décembre 2007

Un bref instant hors du chantier sans voeux ni certitudes en terre hospitalière.
Albin, journalier

Écrit par : albin | dimanche, 30 décembre 2007

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