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vendredi, 21 septembre 2007

“un village d’oiseaux exulte et passe”

Centenaire CHAR


Les oiseaux libres ne souffrent pas qu’on les regarde. Demeurons obscurs, renonçons à nous, près d’eux.

Les compagnons dans le jardin
La parole en archipel.


Pendant des années, quand je débutais une intervention sur la poéssie, j’annonçais : « Surtout pas grand’chose à voir avec les petits oiseaux et les fleurs ! »
Je suis bien obligé de remettre des oiseaux, du floral, du végétal et de l’arboricole dans ma conception du poème.
J’ai relevé pas moins de quarante-cinq occurences nommant des oiseaux. Et plus sans doute !
Ils sont l’annonce d’événements :

la guerre
Le loriot entra dans la capitale de l’aube.
L’épée de son chant ferma le lit triste.
Tout à jamais prit fin.

Seuls demeurent,
Fureur et mystère.


la mort
À sept reprises ce 8 avril, une toute bête mésange solliciteuse a heurté du bec le carreau de ma fenêtre, me faisant filer de l’attention matinale à l’alerte de midi. Une nouvelle tantôt ? À quatre heures, je l’appris. Le terrible œil avait cessé d’être solaire pour se rapprocher plus encore de nous. La vie nous peint et la mort nous dessine en deux cent-un tableaux.

Picasso sous les vents étésiens
II. Un jour entier sans controverse

Fenêtres dormantes et porte sur le toit.


Ils accompagnent l’arrivée des saisons ; un automne maquisard :
Rouge-gorge, mon ami, qui arriviez quand le parc était désert, cet automne votre chant fait s’ébouler des souvenirs que les ogres voudraient bien entendre.

Feuillets d’Hypnos, 33.


un automne amoureux :
L’automne ! ... Le rouge-gorge est arrivé, le gentil luthier des campagnes. Les gouttes de son chant s’égrainent sur le carreau de la fenêtre... Écoute, mais n’entends pas.

La Lettera amorosa


Ils illustrent l’amitié — ici à propos d’Albert Camus :
...Dans la constance des cœurs expérimentés, l’amitié ne fait le guet ni n’inquisitionne. Deux hirondelles tantôt silencieuses, tantôt loquaces se partagent l’infini du ciel et le même auvent.

Je veux parler d’un ami,
III. Grands astreignants,

Recherche de la base et du sommet.



De l’aigle des premiers textes surréalistes à la rousserolle si légère sur le roseau, c’est le foisonnement : la mésange, la hulotte, la bergeronnette, le rossignol — le plus nommé, au cœur du chant — le martinet, le bouvreuil, la chouette, la tourterelle, le chardonneret, le corbeau, les hirondelles, le ramier, l'engoulvent, la fauvette et l’alouette.

L’oiseau, comme le serpent, ne réside point, il prend son essor au matin, il plonge dans l’espace ; aussitôt disparu, demeure son chant.

Pouvoir marcher sans tromper l’oiseau du cœur de l’arbre à l’extase du fruit.

À la santé du serpent,
Le poème pulvérisé,

Fureur et mystère.

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