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samedi, 22 septembre 2007

Un blason ornithologique

Centenaire CHAR

Oui, la grande volière aux dimensions du monde : oiseaux libres, exposés à tous dangers, mais zébrant l’espace de leur vol et l’habitant de leur chant.
La liberté même dans son risque et dans son jeu !
Trois oiseaux pour un blason triangulaire.

La première éveillée :

L’alouette


Extrême braise du ciel et première ardeur du jour,
Elle reste sertie dans l’aurore et chante la terre agitée,
Carillon maître de son haleine et libre de sa route.

Fascinante, on la tue en l’émerveillant.

Quatre fascinants, IV,
La paroi et la prairie

La parole en archipel.

L’éclair noir et un cri qui strient le ciel et le miroir de la rivière avant l’orage :

Le martinet

Martinet aux ailes trop larges, qui vire et crie sa joie autour de la maison. Tel est le cœur.

Il dessèche le tonnerre. Il sème dans le ciel serein. S'il touche au sol, il se déchire.

Sa repartie est l’hirondelle. Il déteste la familière. Que vaut dentelle de la tour ?

Sa pause est au creux le plus sombre. Nul n'est plus à l'étroit que lui.

L’été de la longue clarté, il filera dans les ténèbres, par les persiennes de minuit.

Il n'est pas d'yeux pour le tenir. Il crie, c'est toute sa présence. Un mince fusil va l'abattre. Tel est le cœur.

La Fontaine narrative,
Fureur et mystère.


Enfin la prudente, si légère, la joueuse, l'oiseau d'une libre allégresse :

La fauvette des roseaux

L'arbre le plus exposé à l'œil du fusil n'est pas un arbre pour son aile. La remuante est prévenue ; elle se fera muette en le traversant. La perche de saule happée est à l'instant cédée par l'ongle de la fugitive. Mais dans la touffe de roseaux où elle amerrit, quelles cavatines ! C'est ici qu'elle chante. Le monde entier le sait.

Été, rivière, espaces, amants dissimulés, toute une lune d'eau, la fauvette répète : « Libre, libre, libre, libre... »


Neuf merci pour Vieira da Silva, IX,
La bibliothèque est en feu,

La parole en archipel.

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