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vendredi, 13 juillet 2007

sur un poignet sectionné

Centenaire Char


Le Tour de France — sera-t-il moins "pourri" que les années précédentes ? — me ramène à Char. L'étape d'Autun ne peut que me pousser à ouvrir à nouveau La Nuit talismanique, à lire avec une plus grande lenteur Relief et louange, tout en regardant avec ardeur cette mince carte d'un bas-relief où s'étend dans un verger Ève, Ève d'Autun.
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Du lustre illuminé de l'hôtel d'Anthéor où nous
coudoyaient d'autres résidents qui ignoraient
notre alliance ancienne, la souffrance ne fondit
pas sur elle, la frêle silhouette au rire trop
fervent, surgie de son linceul de l'Epte pour
emplir l'écran rêveur de mon sommeil, mais sur
moi, amnésique des terres réchauffées. Le jamais obtenu,
puisque nul ne ressuscite, avait ici un
regard de jeune femme, des mains offertes et
s'exprimait en paroles sans rides.

Le passage de la révélation à la joie me précipita
sur le rivage du réveil parmi les vagues de
la réalité accourue ; elles me recouvrirent de leurs sables bouillonnants.
C'est ainsi que le caducée
de la mémoire me fut rendu. Je m'attachai une
nouvelle fois à la vision du second des trois
Mages de Bourgogne dont j'avais tout un été
admiré la fine inspiration. Il risquait un œil
vers le Septentrion au moment de recevoir sa
créance imprécise. À faible distance, Ève d'Autun,
le poignet sectionné, ferait retour à son cœur
souterrain, laissant aux sauvagines son jardin
saccagé. Ève suivante, aux cheveux récemment
rafraîchis et peignés, n'unirait qu'à un modeleur
décevant sa vie blessée, sa gaieté future.

Relief et louange

L'onirisme du premier paragraphe ne peut qu'émouvoir celui qui retrouve dans le sommeil les gestes d'une amante disparue." Le jamais obtenu" me bouleverse dans son irréversible déchirure.
Et pourtant cette joie au matin pour "un regard" et des "paroles sans rides".
L'obscur du second paragraphe laisse remonter des bribes qui me ramènent aux textes "serpentaires" : "le caducée de la mémoire", et cette main au poignet sectionné qui cueille la pomme conduisent au quatrième Fascinant : le Serpent (note du 24 février).
L'Ève suivante porte-t-elle la joie imméritée ?

Je crois qu'en août, je passerais volontiers par Autun pour caresser le poignet de cette Ève et rencontrer le second des trois Mages de Bourgogne.

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