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jeudi, 12 juillet 2007

Chronique portuaire LVI

Elle est brutale, cette note de Paul Legrand ; elle montre bien que le souci de "karchériser" ne date point des seules déclarations de l'actuel président de la République.
NDLR


Du Commencement du XVIIIe Siècle à la Révolution


1762. — LES NOIRS À NANTES EN 1762.

L'Amirauté de Nantes était saisie le 22 juin 1762 d'une plainte des officiers de police, relative au grand nombre de Noirs esclaves que les capitaines et négociants introduisaient dans la ville au mépris des Règlements. Au dire de ces officiers, Nantes était envahie par une population de Nègres qui la faisaient ressembler à une ville tropicale bien plus qu'européenne. Ces esclaves, aussi inutiles que dangereux, s'assemblaient en bandes nombreuses sur les places publiques et les quais, et poussaient l'insolence jusqu'à insulter les habitants le jour, et à troubler leur sommeil la nuit par leurs querelles et leurs cris.
L'Amirauté fit droit à cette requête, et fit afficher les Règlements relatifs à l'Introduction des Noirs esclaves en France (1).


1765. — LE PORT DE NANTES EN 1765.
À l'article Nantes, par Louis de Jaucourt, on lit dans la première Encyclopédie de Diderot :
« L'Université de Nantes fut fondée vers l'an 1460, mais c'est l'Université du commerce qui brille dans cette ville. Ils arment tous les ans plusieurs navires pour la traite des Nègres dans les Colonies françaises. Le débit de toutes sortes de marchandises est plus aisé et plus vif à Nantes que dans les autres villes du royaume » (2).

CAMPAGNE DE DU CHAFFAULT EN 1765.

En mai 1765, Du Chaffault, promu l'année précédente au grade de Chef d'escadre, reçut l'ordre de se porter sur les côtes marocaines et d'en détruire les villes maritimes, véritables repaires de pirates. II partit avec six vaisseaux et frégates, deux chébecs dont l'un commandé par de Suffren, et deux galiotes à bombes. Les 2, 8 et 11 juin, il bombardait Salé ; puis Larrache, les 26 et 28 juin. Malheureusement, le capitaine de Latouche-Beauregard engagea trop loin dans la rivière ses canots chargés de troupes de débarquement ; il eut la tête tranchée, et 300 hommes furent massacrés (3).
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(1) VERGER, Archives curieuses de Nantes, t. III, p. 225.
(2) DUGAST-MATIFEUX, Nantes ancien et le pays Nantais, p. 292.
(3) O. TROUDE, Batailles navales de la France, t. I, pp. 435-6.
Revue du Bas-Poitou, année 1906, p. 119.

RAPPEL

Ces chroniques sont tirées de
Marins et Corsaires Nantais
par Paul Legrand
Héron - J. Mesnier & C° - Éditeurs
7, Rue de Strasbourg - Nantes - 1908

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