Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

vendredi, 29 juin 2007

lectures au mouillage

J’avais emporté, ajoutés aux Pléiades de Char et de Perse, un Sollers et un Quignard, j’aime bien ces “sauts et gambades”, feuilletages nonchalants au hasard de quelques moments de solitude au mouillage.

De Sollers donc, L’Étoile des amants. Du roman à la Sollers : une dame, plutôt jeune femme, cette fois c’est Maud, de longues énumérations rarement fastidieuses — entre la page 33 et la page 37, cinq, dont une longue d’ornithologie marine, les autres oscillant entre substantifs animaliers et verbes d’actions amoureuses — et de longues, plus longues encore, citations dont le lecteur doit identifier la source et l’auteur — ici, il s’agirait de très vieux textes orientaux.
Et une île, Ré, sans doute qui, de roman en roman, se dessine au long des matins, des soirs, des nuits, des plages, des nages et des brises légères. Un océan vu d’une île par un terrien comme la Mer de Debussy est une mer entendue depuis les planches d’une plage de Manche.
Lecture légère comme littérature allégée.
Une fois par an, prenez une ou deux femmes, une île, ou une ville, des énumérations, des citations, cette fois d’un philosophe, Nietzsche par exemple, cette autre fois d’un poète, Rimbaud, tiens, et vous obtenez une ponte annuelle de 200 à 500 pages selon l’étendue de l’œuvre abordée et des citations extraites.

Le Quignard, c’est autre chose, c’est un blogue à l’antique ; depuis les Petits traités, il cultive le genre du texte bref — d’une à dix pages — et court de d’une extrémité à l’autre de notre histoire d’Occident.
Surgissent souvent une fêlure, ou des cruautés. J’avais pris Les Paradisiaques qui nous épargnent le plus ces infimes blessures.
C’est d’une érudition qui confine au déjanté et la crudité témoigne d’une pensée dégagée de tous péchés.

Je ne suis pas méchant, j’aime bien l’un et l’autre, l’un plus que l’autre, certainement, mais ces temps-ci, Sollers et Quignard ne m’aident guère à vivre.

J'ai retrouvé sur ma table la Correspondance Camus/Char. Je suis loin d'avoir oublié le centenaire et avec ces tant vieilles amitiés qui resurgissent de l'adolescence, il y a provende.

Les commentaires sont fermés.