Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

lundi, 30 avril 2007

qui dit mieux que cet homme ?

La nuit dernière — surgissement, sur les ondes, d'une des voix les plus justes pour porter un texte, Laurent Terzieff lit la première page de Tête d'or

Me voici,
Imbécile, ignorant,
Homme nouveau devant les choses inconnues,
Et je tourne ma face vers l'Année et l'arche pluvieuse, j'ai plein mon cœur d’ennui !
Je ne sais rien et je ne peux rien. Que dire ? que faire ? '
À quoi emploierai-je ces mains qui pendent, ces pieds
Qui m'emmènent comme le songe nocturne ?
La parole n'est qu'un bruit et les livres ne sont que du papier.
Il n'y a personne que moi ici. Et il me semble que tout
L'air brumeux, les labours gras,
Et les arbres et les basses nuées
Me parlent, avec un discours sans mots, douteusement.
Le laboureur
S'en revient avec la charrue, on entend le cri tardif.
C'est l'heure où les femmes vont au puits.
Voici la nuit. — Qu'est-ce que je suis ?


Il fut Cébès.
Claudel, ainsi dans la nuit d'orage, par Terzieff ! Ce pourrait être toute une longue nuit d'insomnie.

Les commentaires sont fermés.