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jeudi, 26 avril 2007

Chronique portuaire L

Du Commencement du XVIIIe Siècle à la Révolution


1744. — LE MARQUIS DE LA GALISSONNIÈRE .

Roland-Michel Barin, marquis de la Galissonnière, né au Pallet d'une vieille famille nantaise, était entré dans la marine avec son père en 1710.
Le 17 août 1744. commandant la frégate la Gloire avec le titre de capitaine de vaisseau, il coulait bas un corsaire anglais de 24 can., et amarinait les TROIS-MINISTRES, un second corsaire anglais de 22 can., ainsi que six bâtiments marchands (3).

LE CORSAIRE "L'AIMABLE-RENOTTE" .

L'Aimable-Renotte, corsaire nantais de 16 can. et 55 h., cap. Jacques Le Chantoux, et la Sainte-Thérèse, voyagaient de conserve lorsque, le 14 septembre 1744, ils rencontrèrent deux corsaires anglais. Le capitaine de la Sainte-Thérèse proposa alors de « fuir à toutes voiles », mais le brave Le Chantoux, loin de se ranger à cet avis trop prudent, ordonna le branle-bas de combat, appuyant son pavillon d'une volée de boulets. Les deux Anglais, ayant en tout 28 can., 12 pier, et 400 h., attaquèrent alors l'Aimable-Renotte, tandis que la Sainte-Thérèse se tenait prudemment à l’écart, sans prendre d'autre part au combat que« sept coups de canon qu'elle tira comme en deuil ».

Plusieurs fois les corsaires, dont le plus gros était venu se placer par bâbord à portée de pistolet, tentèrent en vain l'abordage, et trois fois le feu prit à l'Aimable-Renotte. Enfin, après une lutte de six heures, le capitaine Le Chantoux dut se rendre. Il avait une partie de la jambe gauche emportée, le pied droit coupé, le bras gauche brisé et un coup de hache dans les reins ; son navire avait reçu vingt boulets dans sa coque, avait sa vergue de misaine coupée et toutes ses manœuvres hachées.
Jacques Le Chantoux survécut à ses blessures, et reçut une épée d'honneur le 2 novembre 1747 (1).

1745. — L'" ÉLIZABETH " ET LE "DU TEILLAY". LE PRÉTENDANT CHARLES-ÉDOUARD STUART.

C'est à bord d'un corsaire de Nantes, le Du-Teillay, de 150 tx., 18 can. et 14 pier., armé et commandé par Antoine Walsh, Marchand à la Fosse, que le Prétendant Charles-Edouard Stuart, déguisé en abbé, s'embarqua à l'embouchure de la Loire, le 19 juin 1745, accompagné d'un petit nombre d'amis et de partisans. Un autre navire appartenant au même armateur nantais, l'Élizabeth, capitaine Douaud, armé de 60 can. et monté de 590 h. d'équipage, lui servait d'escorte et transportait des armes et des munitions.

Le 20 juillet, les deux Nantais rencontraient une flotte anglaise de quatorze voiles escortée de trois gros vaisseaux de guerre ; et tandis que le Du-Teillay, fin marcheur, se couvrait de toile et pinçait le vent pour gagner l'Ecosse, l’Élizabeth, poursuivie par l'un des Anglais, le LION, de 74 can., lui livrait un épouvantable combat de cinq heures et le forçait à s'éloigner. Le navire Nantais, sa mâture criblée, sa roue de gouvernail brisée, et cent cinquante boulets dans sa coque, ne put le suivre, et le LION s'échappa à la tombée de la nuit. Trente officiers et cent quatorze hommes de l'Élizabeth étaient hors de combat ; le capitaine Douaud, coupé en deux par un boulet, avait été tué à son poste, criant à ceux qui se précipitaient pour le secourir : « Rangez-moi, mes amis ! » ne voulant pas que son agonie vienne distraire ses officiers du combat, ni que sa dépouille soit une gêne pour la manœuvre.
Le Du-Teillay accomplit heureusement sa traversée, et débarqua le Prétendant en Écosse le 28 juillet 1745 (2).


LE CORSAIRE L' " HERMINE ".

Pendant une seule croisière en 1745, le corsaire nantais, l'Hermine, frégate de 200 tx., 18 can., 10 pier., et 198 h., armateur Leray de la Clartais, et capitaine Faugas, amarinait : I'HÉLÈNE, le PROSPERON-EXETER et le LION, de Londres ; le CHARLES ; I'UNION ; la BONNE-INTENTION ; le JEUNE-PHILIPPE ; la SAKA-MARIA, et la PLANTATION-D'ANTIGUE (3).

LANCEMENT DE L' " APOLLON " .

Les chantiers de constructions de la Chézine ayant été jugés insuffisants, de nouveaux chantiers avaient été aménagés tout à l'extrémité du port, au pied des carrières de Miséri ; et le premier navire construit sur ces nouvelles cales fut mis à l'eau en 1745.
C'était l'Apollon, de quarante-trois mètres de long, armé de 36 canons (4).

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(1) S. DE LA NICOLLIÈRE-TEIJEIRO, La Course et les Corsaires de Nantes, pp. 146-151.
(2) DE LAPEYROUSE-BONFILS, Histoire de la Marine Française, t. II, pp. 281-2.
E. DUBOIS, Les derniers jours de l'exilé, pp. 190-195.
S. DE LA NICOLLIÈRE-TEIJEIRO, La Course et les Corsaires de Nantes, pp. 164-174.
M. de la Nicollière est le seul auteur qui rapporte exactement cet épisode ; partout ailleurs on trouve le nom du DU-TEILLAY transformé en la DONTELLE ou la DANTELLE ; le capitaine Douaud devient le Marquis d'O, etc., etc
(3) A PÉJU, La Course à Nantes aux XVIIe et XVIIIe siècles, pp. 169-170.
(4) VATTIER D'AMBROYSE, Le Littoral de la France, Côtes Vendéennes, p. 437.

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