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jeudi, 15 février 2007

Chronique portuaire de Nantes XLI

Cette 41ème Chronique est manière de me réjouir de la belle, quoique coûteuse, rénovation du château de nos Ducs de Bretagne. Le Fleuve de nos corsaires en baignait encore au XVIIIe siècle les murailles sud. Il serait bien que les Marseillais se souviennent de Jacques Cassard qui fréquenta pacifiquement les rivages maghrébins

Du commencement du XVIIIe Siècle à la Révolution


1709. — EXPLOIT DE JACQUES CASSARD DEVANT MARSEILLE.

En 1709, Cassard se trouvait à Toulon, et armait en grande partie à ses frais deux vieux vaisseaux : le Sérieux, de 28 can., et l’Éclatant, de 66 can., que le ministre de la Marine Pontchartrain lui avait abandonné ; on adjoignit bientôt à cette petite division la corvette de 6 can., la Diligente.
C'est alors que Marseille, bloquée par les Anglais, et en proie à la famine, fit supplier le marin nantais d'aller à la rencontre d'un convoi de blé qu'elle attendait, et de l'escorter ; « Nos navires seront en sûreté, — lui dirent les députés de la ville, — lorsque M, Cassard les escortera ».

Cassard accepta, et le 29 avril 1709, la flotte anglaise, composée de quinze vaisseaux, attaquait le convoi et son escorte.
Durant tout un jour, Cassard, à bord de l'Éclatant désemparé et rasé comme un ponton, foudroya l'un après l'autre ses adversaires. Finalement, les Anglais renoncèrent à s'emparer du convoi, et se retirèrent. Le convoi entra à Marseille, et l’Éclatant, proche des côtes de Barbarie, alla se faire réparer à Porto-Farina, dans la Régence de Tunis, où Cassard fut reçu avec acclamations (1).


CAMPAGNES DE JEAN VIE EN 1709.

Revenu dans sa ville natale en 1709, Jean Vié y commanda le Lusançay, de 200 tx., 24 can. et 196 h. d'équipage.
Le corsaire nantais sortit de la Loire le 28 novembre 1709, avec une Commission de guerre de S. A. le Comte de Toulouse, amiral de France ; et durant les années 1709 et 1710, entreprit trois croisières de course, qui coûtèrent aux ennemis quarante-cinq navires, parmi lesquels : le REBÉCCA, le PHÉNIX, le KINGFISH, le BRISWATER, la PROVIDENCE et le PORT-ROYAL que Vié ramena à Nantes.

Tout n'était pas rose d'ailleurs dans ce métier de Corsaire ; c'est ainsi que le 27 mai 1710 l'équipage du Luzançay se révoltait en mer contre ses officiers ; et Vié, à la tête de son état-major, ne vint à bout des mutins qu'à coup de sabre. Les plus enragés furent mis aux fers ; et le matelot Belas, coupable d'avoir octroyé un coup de couteau à son capitaine, fut attaché, le torse nu, à un canon et reçut un certain nombre de coups de « furin » (2).

1710. — EXPLOIT DE JACQUES CASSARD.
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En 1710, Cassard renouvelait devant Marseille son exploit de l'année précédente. Le 9 janvier, en effet, avec les navires le Parfait de 70 can. qu'il commandait, le Toulouse , le Sérieux et le Phénix, vaisseaux de 500 à 700 h. d'équipage, il débloquait dans le golfe Jouan un convoi de quatre-vingts voiles, chargé d'environ 100.000 charges de blé, estimées six millions, et destinées à ravitailler Toulon et Marseille, Cassard avait eu à lutter avec ses quatre vaisseaux contre une escadre anglaise de six vaisseaux et deux frégates ; et rentra triomphalement à Marseille avec le convoi, et deux des vaisseaux de guerre anglais : le PEMBROKE et le FAUCON dont il s'était emparé. C'est à la suite de ce beau fait d'armes que Cassard reçut le brevet de capitaine de frégate (3).

LE CORSAIRE “LA BÉDOYÈRE”.

Le 18 mai 1710, le corsaire nantais La Bédoyère, de 380 tx, 26 can., et 84 h,, sorti de la Loire le 3, rencontrait quatre frégates anglaises dont trois lui donnaient la chasse ; elles comptaient l'une 30 can., , l'autre 18, et la troisième 10. Pendant quatre heures, le capitaine Le Coq, commandant La Bédoyère, soutint, avec ses 26 can., et 84 h., le choc de ses trois adversaires qu'il réussit à mettre en fuite après un combat héroïque. Sa victoire assurée, le corsaire nantais se lança à la poursuite de ses ennemis et leur donna la chasse ; mais le brave Le Coq dut l'abandonner, son grand mât, endommagé par un boulet, menaçant de rompre sous le poids des voiles (4).

(1) DE LAPEYROUSE-BONFILS, Histoire de la Marine française, t. II, pp. 112-113.
L. GUÉRIN, Histoire maritime de France, t. IV, p. 147,
RICHER, Vie de Cassard, pp. 37 et suiv.
(2) S. DE LA NICOLLIÈRE-TEIJEIRO, La Course et les Corsaires de Nantes, pp. 92-94.
(3) L. GUÉRIN, Histoire Maritime de France, t. IV, pp. 149-150.
RICHER, Vie de Cassard, pp. 48 et suiv.
(4) S. DE LA NICOLLIÈRE-TEIJEIRO, La Course et les Corsaires de Nantes, p. 88.

Commentaires

details tres interessants
merci

Écrit par : de la bedoyere | samedi, 17 février 2007

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