jeudi, 08 février 2007
Chronique portuaire de Nantes XL
Du commencement du XVIIIe Siècle à la Révolution
1707. — CAMPAGNES DE JACQUES CASSARD EN 1707.
Jacques Cassard, élevé depuis peu au grade de capitaine de brûlot, pour l'habileté qu'il avait montré dans le lancement des bombes au siège de Carthagène, prit en 1707 le commandement du corsaire nantais, la Duchesse-Anne : joli navire de 100 tx, 18 can. et 104 h.
Avec ce navire il prit ou rançonna : le BŒUF ; le CYGNE ; la JEANNETTE ; le TONNELIER ; la MARIE-DE-POTWEN ; I'HÉLÈNE ; I'ISABELLE ; le CHASSEUR ; la ROSE ; le PHÉNIX ; l'ÉLIZABETH, etc.
Le plus remarquable de ses faits d'armes de cette année fut la prise, le 25 octobre 1707, du MALBREY, de Liverpool, audacieusement enlevé en plein port de Corck, et sous les canons de la place. Ce coup d'audace eut un retentissement énorme dans tout le Royaume ; et, pour la première fois, la Gazette de France cita le nom de Cassard en même temps que celui de Duguay-Trouin (1).
1708. — JACQUES CASSARD À VERSAILLES.
L'exploit de Cassard ayant été rapporté à Louis XIV, le Roi désira voir le marin nantais et le manda à Versaillles : « Monsieur, — lui dit-il, — vous faites beaucoup parler de vous, j'ai besoin dans ma marine d'un officier de votre mérite, je vous ai nommé lieutenant de frégate et j'ai ordonné qu'on vous donnât 2.000 livres de gratification. »
Cassard prit en effet le commandement du vaisseau du Roi, le Jersey, de Dunkerque, chargé de donner la chasse aux corsaires anglais de la Manche ; et durant cette année 1708, le capitaine nantais prit ou rançonna : le CHATEAU-DE-DOMBRETON, enlevé à l'abordage ; le SAINT-ANTOINE-DE-PADE, de Bilbao ; la SOCIÉTÉ, de Bedfort ; I'UNION, de Corck ; l'UNION, de Dublin ; la FORTUNE, de Withaven ; le Louis, galère de Londres ; le DAVID-ET-SARA, de Londres ; un autre SAINT-ANTOINE ; l'ESSEX ; et un autre CYGNE.
Ces cinq derniers navires faisaient partie d'une flotte anglaise de trente-trois voiles que Cassard rencontra le 4 août 1708, escortée par le vaisseau de 48 can. montés, I'HEXETER, et une frégate de 36 can.
Bien que son navire fût de beaucoup plus faible que I'HEXETER, et ne portât que 18 can., Cassard l'attaqua à deux heures de l'après-midi ; et après un combat pendant lequel l'Anglais reçut 700 coups de canons et 10,000 coups de mousquets, l'obligea à fuir ; I'HEXETER, fort maltraité, forçait en effet de voiles, faisant au convoi le signal de sauve-qui-peut. Cassard se lança à sa poursuite, et parvint à lui capturer cinq navires (2),
NAISSANCE DE DU CHAFFAULT
L'amiral Louis-Charles Du Chaffault de Besné, l'une de nos plus belles gloires maritimes, naquit à Nantes le dernier jour de février 1708, et fut baptisé le 1er mars en l'église Saint-Vincent de Nantes.
II appartenait à une vieille famille nantaise, descendant des anciens Comtes de Nantes, et qui donna à l'épiscopat de cette ville l'un de ses plus illustres prélats : Pierre Du Chaffault, évêque vers la fin du XVe siècle, et auquel on doit l'impression du premier missel connu en Bretagne.
Du Chaffault qui avait épousé le 7 janvier 1732, sa cousine Pélagie de la Roche-Saint- André, fille de Louis de la Roche-Saint-André, seigneur des Ganuchères et des Chambrettes en Poitou, fut nommé enseigne de vaisseau en 1736 (3).
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(1) L. GUÉRIN, Histoire Maritime de France, t. IV, p. 143.
(2) S. DE LA NICOLLIÈRE-TEIJEIRO, Jacques Cassard, p. 21.
L. GUÉRIN, Histoire maritime de France, t. IV, p. 143.
RICHER, Vie de Cassard, pp. 33 et suiv.
(3) S. DE LA NICOLLIÈRE-TEIJElRO, Comte du Chaffault, p. 18.
Le Chercheur des Provinces de l'Ouest, année 1900,
Questions et réponses, p. 79, année 1901, p. 325
Revue du Bas-Poitou, année 1906, p. 195, 1907, p. 184.
Revue Hebdomadaire, n° de mars 1906.
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