jeudi, 09 novembre 2006
Chroniques portuaires de Nantes XXVIII
Au XVIIe Siècle
1654. — DÉPART D'UN NAVIRE DE LA “COMPAGNIE DE TERRE FERME DE L’AMÉRIQUE”.
Attirée par le bon renom des chantiers de constructions nantais, la Compagnie de Terre ferme de l'Amérique, ou France équinoxiale, avait décidé d'y faire construire ses navires. Le 2 février 1654, la population de la ville se portait en foule à la Fosse pour assister au départ du premier de ces navires, armé de cinq canons, et monté d'environ trois cents hommes, sans compter un grand nombre de femmes et dix administrateurs de la Compagnie qui se disposaient à se fixer dans la France équinoxiale (1).
Les archives de la Chambre de Commerce possèdent un « Exposé du dessein de la Compagnie formée pour la terre ferme de l'Amérique ou France équinoxiale » daté de 1654 et attribué à l'abbé de Marivaux (2).
1660. — DÉFENSE D’EMBARQUER LES CATHOLIQUES À DESTINATION DES PAYS PROTESTANTS.
L'armateur Henri Barclai, de nationalité anglaise, accomplissant régulièrement la traversée de Nantes au Canada, embarquait sans distinction sur son navire le Dauphin des émigrants catholiques et protestants. Le Bureau de Ville, craignant que les catholiques ainsi transportés en pays hérétiques n'y perdent leur foi, fit défense à Barclai de les embarquer, et délégua le sieur Martin Nicollon pour se rendre à bord du Dauphin, en rade de Bourgneuf, et s'assurer de l'exécution de ses ordres. Le 17 juin 1660, Martin Nicollon adressait au Bureau de Ville un rapport par lequel il affirmait, qu'après une visite minutieuse, il n'avait trouvé aucun catholique à bord du Dauphin, et qu'il en avait en conséquence autorisé le départ (3),
1662. — MESURE CONTRE LES NAVIRES CHARGÉS DE BLÉ.
Nantes était alors cruellement éprouvée par la famine ; et les souffrances des habitants étaient d'autant plus vives que chaque jour des navires chargés de blé remontaient la Loire à destination d'Angers ou d'Orléans. En présence de cette situation, le Bureau de Ville, assemblé le 18 avril 1662, décida de contraindre par la force ces navires à s'arrêter à Nantes, et résolut d'armer une galiote pour forcer les capitaines à faire planche à ses quais, et à n'en repartir que lorsque la Municipalité leur aurait acheté la quantité de blé suffisante pour subvenir aux besoins des habitants (4).
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(1) MELLINET, La Commune et la Milice de Nantes, t. 4, p. 428.
(2) Archives de la Chambre de Commerce.
(3) TRAVERS, Histoire de Nantes, t. III, p. 368.
GUIMAR, Annales nantaises, p. 448.
(4) MEURET, Annales de Nantes, t. II, p. 223.
RAPPEL
Ces chroniques sont tirées de
Marins et Corsaires Nantais
par Paul Legrand
Héron - J. Mesnier & C° - Éditeurs
7, Rue de Strasbourg - Nantes - 1908.
19:30 Publié dans Les chroniques portuaires | Lien permanent | Commentaires (0)
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