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jeudi, 07 septembre 2006

Chronique portuaire de Nantes XXI

XVIIe siècle


1601. — INCENDIE DE NAVIRES.

En 1601, plusieurs vaisseaux ancrés à la Fosse brûlèrent fortuitement ; et bien que le droit de bris eût été aboli dès 1127, par un concile tenu à Nantes, le seigneur prétendit néanmoins conserver les débris de ces navires au préjudice de leurs propriétaires.
Ces derniers se plaignirent à la Ville, qui appuya leur réclamation, et leur fit obtenir gain de cause (1).

1614. — NAUMACHÏE EN L'HONNEUR DE LOUIS XIII

Pendant une de leurs visites à Nantes, en 1614, le roi Louis XIII et la reine dînèrent à la Fosse et assistèrent ensuite à une somptueuse naumachie organisée en leur honneur sur la Loire. Après un simulacre de combat naval, les deux flottes se réunirent pour attaquer une redoute construite sur la rive et garnie d'arquebuses et de canons.
Pour augmenter le nombre de ses vaisseaux, la Ville avait fait venir du Croisic sept grands galions armés et équipés en guerre. Le combat terminé, le Roi, qui, au dire des chroniqueurs, avait paru y prendre beaucoup de plaisir, fit don de ces galions à l'Enseigne de ses Gardes-du-corps. C'était en effet la coutume de considérer tout ce qui servait à l'entrée du souverain dans une de ses bonnes villes et contribuait à son divertissement, comme devenant sa propriété. L'Enseigne toutefois, fort embarrassé de son cadeau, xsvoulut bien le restituer à la Ville pour la somme de 300 livres (2).

1615. — MESURES DE DÉFENSE DU PORT AU XVIIe SIÈCLE.

Dès que la Ville pouvait craindre une surprise, elle prescrivait tout un ensemble de mesures auxquelles les habitants devaient strictement obéir. Sa principale préoccupation concernait le port et la rivière, voie toujours ouverte aux ennemis qui, s'ils ne voulaient pas assaillir les remparts de l'enceinte, pouvait facilement surprendre la ville par eau à la faveur de la nuit.
Une délibération du Bureau de Ville, en date du 5 novembre 1615, légitimée par la crainte des protestants et les menées du seigneur de Soubise cantonné au Pellerin, et du duc de Vendôme à Ancenis, qui troublaient et rançonnaient le commerce, nous indique les mesures de sûreté prises en pareil cas. Toutes les portes et poternes sur la rivière étaient murées ; l'entrée des rues donnant accès aux différents ports barrée de chaînes de fer ; et les logis et barraques de planche des cales et quais enlevés. Le râteau de Sauvetour était fermé ; tous les bateaux entre Oudon et Saint-Nazaire, au moyen desquels les ennemis auraient pu traverser le fleuve et venir à Nantes, étaient amenés dans l'intérieur de la ville et cadenassés tous ensemble ; chaque soir, tous les navires, bateaux et barques du port étaient assemblés à Richebourg et à la Fosse ; parfois même des barges étaient coulées en avant de l'entrée et de la sortie du fleuve. Les habitants devaient toute la nuit éclairer les rues aboutissant au fleuve, ainsi que les berges et quais ; enfin deux galions ou escafes, montés chacun de six à huit arquebusiers, et armés de fauconneaux, étaient placés, l'un à Miséri, l'autre à Richebourg pour inspecter la rivière (3).

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(1) TRAVERS, Histoire de Nantes, t. III, p. 135.
(2) TOUCHARD-LAFOSSE, La Loire Historique, t. IV, p. 137.
GUÉPIN, Histoire de Nantes, p. 307.
(3) TRAVERS, Histoire de Nantes, t, III, p. 196.
LESCADIEU et LAURANT, Histoire de Nantes, t. I, p. 291.

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