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samedi, 02 septembre 2006

vous dites : « Rentrée littéraire ? »

Contre-rentrée littéraire ? C’était un tantinet pompeux.
Rétro-rentrée, j’aime mieux. Je ne pose plus de questions sur mon ennui de rentrée littéraire. Je pense toujours aux maigres 10 % que retiendrait la mémoire culturelle de ce que l’appareil littéraire publie.
L’an dernier, c’était Houellmachinchose, cette année c’est Angot.
Houellmacinchose m’emmerde tout autant que le Da Vinci Code.
Angot me pose question, mais j’aime son écriture à vitesse rapide.
Berlol en parlait — comme on écrit — dans son blogue du 7 juillet ; j’en ai repris la lecture des “Autres”. Pour aller vérifier la filiation avec Cendrars.
C’est en lisant donc Angot que “La vie vite” s’est “détachée” de mes étagères.
La vie vite ?
Mais oui, Théo Lésoualc’h.
Denoël, les Lettres nouvelles, Maurice Nadeau, 1971 ! Il y eut même deux pages de critique dans la Quinzaine littéraire à la mi-octobre de cette année-là.

J’avais achevé la partie première de mon périple africain et je travaillais dans une bizarre institution qui préparait, entre autres, de jeunes appelés à animer les bibliothèques de leur caserne. J’avais dévoré “La vie vite”, pénétré allègrement dans le dégingandement fou et foutrement libre de la langue de Lésoualc'h ; j’en parlai à Marcel Dortort, l’un de mes compagnons d’Éduc pop, qui était musicien ; il connaissait Théo qu'il avait rencontré dans l’entourage de Marceau le mime ; nous avons invité Théo dans notre institution bizarre pour parler littérature, voyage, poème amour et...drogue.
À l'époque, il n'était pas encore question d'écrivains-voyageurs, ni d'autobiographie, encore moins d'autofiction.
Il était de retour en France, mais fuyait déjà Paris pour un ermitage en ruine, quelque part en Ardèche. J’ai passé quelques heures ensoleillées près de cette grande carcasse noueuse et vagabonde, qui ne reniait point son héritage de la Beat Generation.

medium_Lesoualc_h.jpg


Donc relire Lésoualc’h qui traça, un jour, au crayon un rêve de parcours de Casablanca à Tokyo, en s’égarant à Stockholm, Barcelone, Hambourg et Delphes.
Ça sent l’oignon frit et le poisson cru, le parfum des hôtels de luxe et la promiscuité des caravansérails, l’aridité poussièreuse et la boue glacée. C’est lumières et ombres du voyage, l’allégresse et le sordide, la puanteur calcinée des bûchers indiens et les odeurs suaves de la fente des femmes aimées.

La vie, vite ! Au long d’un lent voyage.
Où est-il, désormais, Théo ?

Pour le lecteur vagabond - que je fus - et immobile - que je suis -, avant, il y eut Blaise Cendrars, Henri Michaux ; après, il y aura Kenneth White, Nicolas Bouvier.
Mais jamais, je n’aurai franchi les frontières vers l’est. Je me suis arrêté sur les grèves orientales de Crête, du côté de Katos-Zakros et de Xérocampos où j’ai bu le raki chez “Zeus”.

Mais où est-il, désormais, Théo Lésoualc'h, Breton, staffeur, sculpteur, mime, voyageur, amant et poète ? Où est-il ?

Post-scriptum :
Trois romans chez Denoël, dans la collection dirigée par Maurice Nadeau
La vie vite, 1971,
Phosphènes, 1972,
Marayat, 1973.
Chez Pauvert :
L’érotique du Japon, 1968.
Aux Éditions Rencontres :
La peinture japonaise - dans Histoire générale de la peinture n°25 - Éditions Rencontre, Lausanne, 1967

Quelques traces sur la Toile dans une revue des marges, Blockhaus :

(Rendez-vous à la note ci-dessus.)

Commentaires

Voilà une découverte, pour moi ! Un auteur que je ne connaissais pas du tout et qui a l'air bien intéressant. Et c'est beau, ce titre, La Vie vite ! Merci de la recommandation. Et bonne rentrée !...

Écrit par : Berlol | lundi, 04 septembre 2006

J'ai très bien connu Théo... Ma famille de coeur.
Théo a été incinéré mercredi 03/12/2008.
Beaucoup de peine et la perte d'un GRAND homme

Écrit par : POMPIDOU | vendredi, 05 décembre 2008

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