samedi, 01 juillet 2006
orthographe ou ortograf
Note dédiée à Th, ma correctrice préférée et beau-fraternellement aimée, à Ya son fils cadet,
à Hél, aux deux Er - et l'ami, et le fils - qui se sont débattus et se débattent parfois encore contre ces vieilles règles.
Je pourrais même me l'autodédicacer pour célébrer les quelques difficultés que je rencontre encore parfois avec les infinitifs et les participes passés.
Je lis rarement avec attention la chronique hebdomadaire de Bernard Frank, qui est certes un monsieur très lettré, vieux "professeur" un soupçon suranné, mais cette fois passionnant comme il a d'ailleurs titré sa chronique que je lui copie quasi intégralement, lui-même ayant cité à longueur d'italiques un entretien de Pierre Encrevé, linguiste, et de Michel Braudeau, rédacteur, dans la « NRF ».
Pierre Encrevé souhaiterait « voir figurer en tête de tout manuel de grammaire cette phrase : "Cet homme plein de scepticisme a des certitudes grammaticales. Hélas, Madame Straus [amie de Proust], il n'y a pas de certitudes, même grammaticales" ».
L'usage l'emporte sur le correcteur
La langue, ose dire Pierre Encrevé, « appartient à ses usagers, elle n'appartient pas à l'Etat ni à ses correcteurs. En revanche, l'Etat a des responsabilités à l'égard de la langue ».
« Si je comprends bien, dit Michel Braudeau ébahi, tu es obligé d'accorder le participe passé avec avoir jusqu'au bachot ou au doctorat, et après tu peux très bien ne plus l'accorder. »
Et Pierre Encrevé d'opiner :
« Exactement. En tant qu'écrivain, par exemple, tu es absolument libre de laisser le participe passé invariable. Comme tu le sais, mais comme, hélas, la plupart des professeurs d'école oublient d'en informer leurs élèves, c'est une règle qui a été explicitement proposée par Marot [1496-1544], en imitation de l'italien, qui lui paraissait la langue modèle ; qui n'avait, en principe, aucune raison d'être suivie par tout le monde. Toutes les enquêtes démontrent qu'elle n'est qu'exceptionnellement appliquée à l’oral, d'ailleurs elle n'a de trace audible que dans très peu de verbes. Mais à l'écrit, l'école républicaine a fini par l'imposer à tous, trois siècles après que cet espiègle et génial poète l'eut exposée dans une strophe de ses "Epigrammes", la proposant par jeu savant aux lettrés de son temps dans l'entourage "évangélique" de Marguerite d'Angoulême, sans pouvoir imaginer qu'on s'en servirait un jour pour discipliner tout un peuple... Marot, auteur avec Tory d'un petit traité d'orthographe qui a jeté les bases de l'accentuation moderne, "la Briefue Doctrine", en serait probablement assez contrit, ayant eu l'esprit plutôt libertaire. »
On comprend que Mitterrand se soit si longtemps méfié de Michel Rocard. Et surtout de son conseiller grammatical Pierre Encrevé, qui bouleversa en quelque sorte la langue française par son accord « marotique », qu'il juge « complètement artificiel, extérieur à notre langue, rejeté par Ronsard
"Mignonne, allons voir si la rose
Qui ce matin avait déclose
Sa robe..",
et non pas "déclos" comme on l'imposerait aujourd'hui », cet accord qui est devenu au cours des siècles « la vache sacrée par excellence de notre orthographe grammaticale... ».
Enfin, on en apprend, des choses, dans la « NRF »... Et ainsi que « Proust, toujours lui, écrit deux fois de suite, dans "Un amour de Swann" :"As-tu vu la tête qu'il a fait ?"0u encore '."Voyez la facture qu'il a fait" dans "A l'ombre des jeunes filles en fleurs" ». Mais si Proust avait eu le temps de se relire...
Bernard Frank
Passionnant
in "Le Nouvel Observateur"du 29 juin au 5 juillet 2006
Merci, Messieurs Encrevé et Frank, et bel été à vous !
Post-scriptum : (qui a peu à voir, quoique !...)
Dans le même hebdomadaire, il est question de la « Bibliothèque Rose » : je n'ai jamais, mais jamais, lu un livre de la « Bibliothèque Rose »; par contre j'en dévorai dans la « Verte » : Jules Verne, Jack London, James-Olivier Curwood, Fenimore Cooper, Alexandre Dumas. D'autres...
Ils sont toujours sur mes étagères. En l'état !
09:10 Publié dans les lectures | Lien permanent | Commentaires (6)
Commentaires
... d'autres, comme Hector Malot (mais était-ce dans la "Verte" ?), George C. Franklin, G.G. Toudouze... Ils sont aujourd'hui dans mes cabinets. Mais cela n'a rien d'infâmant : c'est à cause de la couleur.
Écrit par : C.C. | samedi, 01 juillet 2006
« ...où dévorer en paix les classiques interdits ! »
Henri Miller,
Lire aux cabinets,
Les livres de ma vie.
C'est bien Rimbaud qui parle des senteurs, non ?
Écrit par : grapheus tis | samedi, 01 juillet 2006
"J'ai cherché partout le bonheur, mais je ne l'ai trouvé nulle part, sinon dans un petit coin avec un petit livre." (Thomas a Kempis)
Évidemment, l'ambiguïté du "petit coin" n'est due qu'à la traduction...
Écrit par : C.C. | mardi, 04 juillet 2006
Rentrée 2006, opération ORTOGRAF:
faites chauffer la colle !
Dès la rentrée par des tracts du mouvement ORTOGRAF seront distribués ici ou là aux entrées de lycées et collèges Cette opération n'a pas pu se faire au printemps 2006 à cause des manifestations anti-CPE, mais ce retard va être rattrappé.
Un appel est fait à toutes les bonnes volontés pour y participer.
L'opération se fonde sur le droit des citoyens d'avoir une information contradictoire et équilibrée sur toutes les questions qui les concernent, dans le cadre de la liberté d'expression, conformément à la règle fondamentale du débat démocratique.
Cette opération représente une très grande chance pour la société française parce qu'elle met fin à un mensonge séculaire concernant la vraie nature de l'orthographe, sa finalité, ses conséquences humaines et sociales. Ce mensonge est la véritable cause du délabrement des relations sociales révélé à l'occasion de la délinquance de fin 2006.
Cette opération représente également une très grande chance pour la politique française, parce qu'elle va forcer les responsables politiques à abandonner leurs remèdes de charlatans et à adopter enfn une solution crédible pour toutes les questions suivantes: 1) échec scolaire
2°) conséquences de l'échec scolaire: délinquance, racisme 3°) chômage des jeunes diplômés 4°) divisions sociales artificielles 5°) discrédit de toutes les
formes d'autorité 6°) déclin (censuré) de la francophonie 7°) gâchis économique lié à tous ces dégâts, 8°)régression sociale.
Cette opération représente enfin une très grande chance pour notre enseignement, pour deux raisons:
1°) elle permet aux enseignants de tenir enfin un discours honnête et raisonnable face aux basses besognes antisociales dont ils ont la charge à travers leur enseignement de l'orthographe. « On apprend l'orthographe aussi bien que possible parce qu'on ne pourra pas se passer du jour au lendemain de la sordide norme d'écriture en vigueur » De cette manière, dans la perspective d'une excellente réforme, on évite à la fois le mensonge traditionaliste qui valorise à tort l'orthographe, et le mensonge progressiste qui dédramatise ses erreurs.
2°) cette opération libère l'enseignement d'un véritable cancer qui a complètement réduit à néant le formidable effort de renouveau pédagogique développé depuis trois ou quatre décennies.
Rappel: voir le tract: « Pourquoi et à quelles conditions l'affichage sauvage, en milieu scolaire, des vérités gênantes sur l'orthographe est parfaitement justifié, légitime, nécessaire » ( page 25 du polycop)
Les nouveaux tracts:
La panoplie d'action s'enrichit encore. Le pot aux roses de l'orthographe est un magnifique filon qui n'a jamais été exploité, une source d'inspiration de plus en plus féconde. Aucune riposte sérieuse enregistrée jusqu'à présent, et on se demande bien comment il pourrait en être autrement.
- Le tract: « Les orthographes provocantes de la pub servent l'intérêt général », (utiliser la version sur une seule page), n'a encore presque pas été distribué. Il fait un tabac auprès des PME.
Avantage considérable, il désamorce la grogne fréquente dans ce milieu contre le corps enseignant pour la reporter contre les défenseurs de l'orthographe, dont la position est de plus en plus inconfortable.
Mérite d'être signalé à ceux qui pratiquent l'orthographe sans complexe sur les forums internet pour les encourager.
- le tract: « Une faille de plus dans la forteresse orthographe ! Un exemple à suivre ! La ville de Montréal adopte l'écriture phonétique ! » convient bien à tous les publics. Voir surtout les partis politiques dans la préparation de leurs programmes électoraux. Une page.
- le tract: « Très grand pouvoir anti-éducatif de l'orthographe » est le premier à s'attaquer à certains aspects d'une prétendue valeur éducative de l'orthographe, une idée dans laquelle les traditionalistes se confortaient volontiers. Une page.
- le tract: « Bataille de l'orthographe: attention ! le ridicule change de camp ! » fait apparaître les points spécifiques du projet ORTOGRAF avec un aperçu de la panoplie, ceci pour montrer que le projet ORTOGRAF possède tous les atouts pour s'imposer inexorablement. Une page.
- le tract: « Information: L'opération ORTOGRAF» donne un aperçu d'ensemble, avec présentation des nouveaux graphismes. Le ton est à priori descriptif et consensuel, mais il montre aussi que, si la provocation est un mal nécessaire, le succès n'en sera pas moins au rendez-vous. 2 pages
- la lettre ouverte à Monsieur le Ministre, « objet: prise en compte des données nouvelles concernant l'orthographe » utilise le ton normal d'une requête politiquement correcte, avec une argumentation forte. Elle a été envoyée le premier août au ministre et à une série de média. Le ton informatif, objectif, consensuel mais sans faiblesse convient à une diffusion notamment vers les élus, les parents d'élèves, les média. Une page.
Nouveaux tracts d'une demie-page:
- le tract: « Respecter l'usage, préparer l'avenir » donne un aperçu rapide du système d'écriture et du projet de réforme proposés Au format A5, il se prête à une large diffusion. Il est parfaitement consensuel et on peut en mettre une pincée à disposition du public, par exemple dans une salle d'attente ou sur un présentoir de documents touristiques.
On peut aussi distribuer une page entière comportant ce tract avec le suivant, par exemple à l'entrée d'un établissement scolaire.
- le tract :
« Orthographe de « bijoux, cailloux »:
Le rendez-vous de tous les voyous »
prend un peu des allures de récitation d'école primaire pour écorcher au passage tous ceux qui prétendraient pouvoir s'accomoder de la situation actuelle.
- le tract: « rentrée 2006, opération ORTOGRAF: faites chauffer la colle ! » va être diffusé et faxé largement dès à présent (10 août), pour annoncer la couleur. Il peut être associé avantageusement sur une même page avec le tract suivant.
- le tract : « Aperçu de la panoplie ORTOGRAF (liste partielle) » donne à la fois un aperçu de la panoplie utilisable, une notion sur les différents aspects de l'opération, et une idée du poids de l'argumentation utilisée.
Écrit par : rougnon-glasson louis | lundi, 14 août 2006
Les deux mouvements ORTOGRAF
Il y a actuellement deux mouvements ORTOGRAF qui militent pour une réforme radicale de l'orthographe. Ces deux mouvements considèrent qu'une réforme modérée de l'orthographe ferait perdre des repères laborieusement acquis sans aboutir à quelque chose de véritablement satisfaisant. Pour cette raison, dans les deux cas, le processus de réforme proposé est basé sur la coexistence entre l'orthographe actuelle intégralement conservée, et le nouveau système d'écriture proposé.
Le mouvement ORTOGRAF-Québec, avec Mario Périard, présente couramment une orthographe "phonétique" simplifiée utilisant l'alphabet actuel.
Tous les documents explicatifs du mouvement ORTOGRAF-Franche-Comté, ou ORTOGRAF-alfograf, se conforment à l'usage orthographique en vigueur, mais ils s'attaquent vigoureusement à tout l'argumentaire qui sert traditionnellement à justifier cette orthographe. Au niveau des mesures pratiques revendiquées, le mouvement ORTOGRAF-alfograf propose dans un premier temps la création d'un alphabet phonétique français, pour indiquer la prononciation normale des mots français, en remplacement du très malcommode alphabet phonétique international.
Écrit par : rougnon-glasson louis | lundi, 14 août 2006
La révolusion de l'ortograf ê déja komansé é êl se propaj à la vitês d'un virus! -> www.ortograf.net
Écrit par : pépé | dimanche, 17 septembre 2006
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