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vendredi, 30 juin 2006

fleuve blond

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C'était hier ou avant-hier, lors des Rencontres du Fleuve* qui, depuis une semaine, célèbrent le passé, le présent, les paysages, les bateaux, les vins, les femmes et les hommes, un futreau et une gabarre remontaient la Loire. La vallée me semblait blonde et je croyais enfin comprendre la fascination de l'ami Joachim Du Bellay pour l'or des belles chevelures.
À moins que ce ne fût pour ce vin d'Anjou en robe d'or que secrète le cépage chenin blanc !
Au choix donc, ou le vin ou la Dame Et puis non ! Pourquoi un choix ? Et la Dame et le vin.

.....................................
Je vois le blanc et vermeil
De cette face tant claire,
Dont l'un et l'autre soleil
À mes ténèbres éclaire.

Voyant ces rayons ardents,
Dessus le cristal de l'onde,
Qui frisent par le dedans
Le fond de l'arène blonde,

Je vois les ondes encor
De ces tresses blondelettes,
Qui se crêpent dessous l'or
Des argentines perlettes.

Le cep, qui étreint si fort
De l'orme la branche neuve,
Armant l'un et l'autre bord
Du long rampart de mon fleuve,

Ressemble ces nœuds épars,
Qui sur le front de ma dame
Enlacent de toutes parts
Mon cœur, mon corps et mon âme.

Ce vent, qui rase les flancs
De la plaine colorée,
À longs soupirs doux-soufflants,
Qui rident l'onde azurée,

M'inspire un doux souvenir
De cette haleine tant douce,
Qui fait doucement venir
Et plus doucement repousse

Les deux sommets endurcis
De ces blancs coteaux d'ivoire,
Comme les flots adoucis
Qui baisent les bords de Loire
..........................................

 


Joachim Du Bellay
Chant de l'Amour et du Printemps
Divers Jeux rustiques


* Le site des Rencontres du Fleuve.

Commentaires

sauf qu'à l'époque il y avait de l'eau dans la Loire ... jamais vu aussi basse qu'en ce moment, déjà en juin au niveau de septembre l'an dernier

et envie de cadeauter le motard marin de cette phrase de Rabelais, qui va bien à ces horizons :

"comme si en la rivière de Loyre ie iectois une goutte d’eaue de mer, pour ceste unique goutte d’eaue persone ne la sentiroit, persone ne la diroit sallée"

et suis parfaitement sûr que Rabelais croyait fermement le contraire, sinon la phrase ne marcherait pas!

Écrit par : F | vendredi, 30 juin 2006

Eh, oui ! Hélas ! N'ai point voulu briser les belles blondeurs par le constat d'un lit qui s'est creusé jusqu'à "défigurer" les "arènes" blondes qui ressemblent à des grèves bombardées. Le problème a été posé tout au long de ces journées.

Merci, François, pour la rabelaisienne cadeautée !

Écrit par : grapheus tis | vendredi, 30 juin 2006

Les commentaires sont fermés.