vendredi, 19 mai 2006
Chronique portuaire de Nantes VI
Des origines à la fin du Moyen-Âge
919. — ATTAQUE DES NORMANDS.
En l'an 919, les flottes normandes : « faisant grand tapage de nefs », envahirent le port de Nantes et mirent le siège devant le château où, au dire de Lebaud, « il n'y avait nul défenseur, c'est-à-dire nul seigneur, « sinon petits hommes demeurés des premières pestilences ».
Les « petits hommes » cependant se défendirent si « vertueusement » que : « s'en retournèrent les Normans grandement las à leurs navires quand le soleil fut couché, afin qu'ils mangeassent et se recréassent, espérant le lendemain ledict château prendre avec ses deffendants. Mais les Nantais, épouvantez par la grand multitude d'eulx, prindrent les ornements de l'église et toutes les choses qu'ils purent emporter, et s'enfuirent chacun où il put... et les Normans au matin descendirent de leurs nefs armés, et retournèrent au chasteau, mais ils n'y trouvèrent rien. Si entrèrent en l'église et emportèrent à leurs nefs les dépouilles et les ornements qui y estoient demeurés, puis mirent le feu à la couverture de l'église et la brûlèrent, et aussi dérompirent les murs du chasteau ; en après montèrent ces Normans par Loire » (1).
Durant toutes les années suivantes, les Normands ravagèrent incessamment la I.oire, et jusqu'à ce que Alain Barbe-Torte les ait complètement battus en 936, dans le Pré-Nian.
960.— SIÈGE DE NANTES PAR LA FLOTTE D'HASTINGS.
La Chronique de Saint-Florent rapporte qu'en l'an 960, une flotte normande, sous le commandement d'un chef qu'elle appelle Hastense, et qui n'est autre que le fameux Hastingue, ou Hastings, vint assiéger Nantes. Le moine Gallo, le restaurateur de Saint-Florent-le-Vieux, eut dans cette ville une entrevue avec le redoutable pirate, et obtint de lui un cor d'ivoire au son duquel les gens d'Hastings devaient cesser tout pillage sur les rives de la Loire (2).
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1) DE LA BORDERIE, Histoire de Bretagne, t. 2, pp. 394-421.
LEBAUD, Chronique de Nantes, ch. 18, p. 128.
(2) TRAVERS, Histoire de Nantes, t. I, p. 173.
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