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jeudi, 23 mars 2006

nuit

Je ne sais si cela arrive aux autres, à l’autre.
À toi ? À vous ?

Je viens de m’éveiller en larmes au mitan de la nuit parce qu’Elle est revenue.
Ou est-ce moi qui suis redescendu ?

À trop penser Orphée, voilà ce qui advient, de ne plus savoir entre le rêve du sommeil et la songerie de la veille.

Ce n’est plus de la littérature ce sont des mots pour vivre pour mourir
tu pleures au cœur de la nuit
sur ton rêve ta rêverie sur ta vie

Il repose
livré aux mains des furies tendres
baigné dans la langueur du cadavre et le flux
lointain de la naissance
Orphée n'est plus

Ô seins dressés que je meurtris ô toute morte
dans le plaisir ! Tu es l'aimée. Tu es l'aimée.

Je sais. Tant de fougère ancienne. Je connais
l'humide, et la trompeuse ondée du souvenir
et la mousse des pas paisibles et la rosée
sur Toi mon Eurydice,
mais si belle,

parmi ces corps où moi perdu n'ai plus de corps
ô contour de ma vie ! demeure

il croit cerner

les reins
mais l'abîme dans la moiteur remue il est très loin


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dans la nuit nue tu ouvres ce livre qui remonte des larmes tu es pourtant si loin de cette croyance le christ n’est plus qu’un lointain copain
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Le sel immense et bleu bu par le sang agile
la plaie gercée d'oubli devient lèvre au printemps.
Le salpêtre des morts est léché sur les ruines
par la Bête vêtue de dieu : ô roche nue
parais
C'est l'odeur de la femme son regard
qui fait rage de tous ses vents dans les blessures
c'est le rauque grondement des chevelures
la femme détachée de l'écho qui prend feu
l'odeur qui dans le cœur déplace ses montagnes
les à-pics beaux comme des temples où s'appuie
le soleil le profond soleil criblé de balles
et profusion de l'ombre en l'or ! la mer surgie
roche d'ardent feuillage et d'oiseaux où la terre
découpe adamantine une baie sur la Nuit.
Pierre Emmanuel
Tombeau d’Orphée


la nuit une nuit cette nuit.

Commentaires

quand le désir se fait présence, quand la vie pénètre les rêves de nuit ;
reste vivant ! et ce n'est certes pas banal

Écrit par : ja | samedi, 25 mars 2006

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