vendredi, 26 août 2005
Sur la peau du diable
Retour de Galice.
À bord de Dac'hlmat, Pat, Xav et... Noémie, neuf ans et demi, qui veut voir des dauphins.
Ce fut un retour sur la “peau du diable".
Le front froid annoncé nous prit dès le début de la seconde nuit. Rafales à 45-50 nœuds. Nous avons pris la cape et au petit matin : deux ris dans la grand’voile et un petit foc, cap au 40°. Dac’hlmat a vaillamment taillé sa route au près bon plein, dans un noroît de 25 à 35 nœuds ; les rafales blanchissaient les crêtes de la grande houle.
Beauté sauvage et froide ! Longue patience !
Au seuil de la quatrième nuit, nous étions sous Belle-Ile. ”Dac’hlmat” retrouvait son jardin. Les feux familiers balisaient le paysage. Après Goulphar - 2 éb. 10 s - , puis Kerdonis - 3 ér. 15 s - le passage entre les Cardinaux - 4 éb. 15 s - et le plateau du Four - 1 éb. 5 s - s’ouvrait avec le flot et une jolie brise de 15 nœuds, de noroît, sur mer belle et pleine lune. Les occultations de Pen-Lan - 2 occ. 6 s - indiquaient l’estuaire de la Vilaine et, à l’étal de pleine mer, au lever du jour, nous étions dans le sas de l’écluse d’Arzal.
Épuisés et heureux !
Chaque jour, Noémie a vu des dauphins !
Le lecteur est à nouveau paisiblement dans son jardin.
***
Grand âge, nous voici. Rendez-vous pris, et de longtemps, avec cette heure de grand sens.
Le soir descend, et nous ramène, avec nos prises de haute mer...
Grand âge, voici nos prises : vaines sont-elles, et nos mains libres. La course est faite et n'est point faite ; la chose est dite et n'est point dite. Et nous rentrons chargés de nuit, sachant de naissance et de mort plus que n'enseigne le songe d'homme.
Saint-John Perse, Vents.
18:20 Publié dans les marines | Lien permanent | Commentaires (0)
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