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jeudi, 30 juin 2005

Sagesse du voyage ?

Gijon, le 30 juin 2005

Hl m’ayant laissé son “Colosse de Maroussi”, que je lui avais offert en guise de guide pour la Grèce en 1990, j’ai replongé dedans avec cette sorte d’ivresse que doit susciter le lyrisme de Miller.
Je ne l’avais rouvert partiellement qu’en 2000 pour préparer notre voyage en Crète où nous évitâmes Cnossos pour arpenter au petit matin Phæstos et nous perdre plus tard dans les confins de l’est du côte de Katos-Zacros pour admirer les oliviers quadricentenaires de Yannis, notre hôte du Ravin des Morts et boire chez “Zeus” un raki que les épiciers vendent au kilo dans des bouteilles de plastique, en croquant bâtonnets de carottes et de concombre que nous avait si gentiment préparés notre loueur de Hiérocampos, ce bout du monde d’occident qui s’affirme à l’est face à l’Asie, au sud confronté à l’Afrique.

La lecture de cet hymne à la lumière méditerranéenne est sans doute le contrepoint aux lumières asturiennes, belles mais tamisées par ces lourds nuages que génère la fameuse dépression relative qui se maintient tout l’été sur la péninsule ibérique et propulse, des rivages aquitains aux rivages bretons, de bienfaisants - ou malfaisants, selon - orages.

Seules quelques pages de méditation sur la paix et la guerre ne résistent guère. Par contre ses vitupérations sur la société américaine, sa richesse, ses pauvres, sont toujours d’une cinglante actualité. Il manque, Henry Miller, en ces temps de retour au conformisme. Et les Européens d’hier ne sont pas épargnés. Il n’eût pas plus épargné ceux d’aujourd’hui !

«... la civilisation...creuse dérision, fantôme verbeux suspendu comme un mirage au-dessus d’une énorme marée montante de carcasses et de carnages. »


Il y a du “Moravagine” chez cet homme-là ! Suffit de relire les trois pages sur sa vision de la planète Saturne ou son délire sur les deux fils d’Agamemnon, Épaminondas et Louis Amstrong, pour comprendre ce qu’il doit, sans que ce fut emprunt ou dette, à Blaise Cendrars.

Mais je suis dans les lumières asturiennes.

Et aux Asturies, terre de résistance aux conquêtes arabo-andalouses et autre dictature franquiste, terre de bergers qui jouent de la bombarde, sœur celte de la raïta berbère et des mineurs qui, discrètement, lèvent le poing pour se saluer en entrant dans les cafés, on arpente à longueur de soirées, les jetées des ports qui sont larges comme des avenues, car il faut bien résister encore aux puissantes houles de noroît qui lèvent du Golfe.

De retour des mystérieuses rives des pays de l’étain, Pythéas vint-il mouiller dans la “concha” de Gijon, entre cabo de Torrès et Cerro de Santa Catalina ? Toujours est-il que les Romains apprécièrent le calme du site et établirent leurs thermes au flanc est de la colline, quand s’évase, en bel arc de sable blond, la baie de San Lorenzo !

Hier, la Saint-Pierre semblait une fête chômée aux Asturies et la Principauté n’ayant point de problèmes majeurs avec la canicule et ses vieux, il n’y a nulle raison de rogner les fêtes votives.medium_cornem.jpg
medium_sonneurs1.jpg
Tous magasins fermés, hors les “sidrerias”, cafés, bars et...librairies (?), la ville bruissait en toutes ses places de cornemuses et de castagnettes.
Et, ici, les femmes “sonnent” tout autant que les hommes ; il est vrai que la cornemuse asturienne se rapproche plus de la “veuze”, le petit biniou du Pays Nantais, que de la grande cornemuse écossaise.

Le cidre pétillait à longs jets dans les grands verres collectifs !

Commentaires

Et bien nous, ce fut le jus de pomme qui coulait à flot hier à Bouguenais lors de notre réunion "Bilan des groupes de lecture" ! Accompagné de tartes aux pommes !
Un moment partagé très sympathique. Nous avons bien pensé à toi !
Bonnes vacances !

Écrit par : Emmanuelle | vendredi, 01 juillet 2005

Ton écriture n'a rien perdu de son lyrisme et nous sommes toujours heureux de te lire.
Nous venons, Janine ,une copine et moi de parcourir Belle-ile et...la vallée du Don, près de Messac; hélas ,ma veuze un peu refroidie (ou percée!)n'a point cette envolée que nous t'envions. Ce soir nous fêterons le départ en retraite des Gaudin, un évènement de quelque ampleur dans le microcosme bouguenaisien. autre évènement microscopique: nous mangeons des petits pois, des haricots, des salades et les premières tomates du jardin. plein de bisous à vous tous. Janine et Pierre

Écrit par : chauvel | vendredi, 01 juillet 2005

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