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viatique pour une voyageuse

 

Le voyage commence
dans une bibliothèque.

viatique.jpg


Le touriste compare.
Le voyageur sépare.


Chacun appelle barbarie
ce qui n'est point de son usage.


Le paysage est un paquet de saveurs,
de couleurs, d'odeurs, où le corps infuse.


La marche, on n'a rien trouvé de mieux
pour aller plus lentement.


Mes pensées dorment si je les assis.
Mon esprit ne va
si les jambes ne l'agitent.


Compagnon, il nous faut cheminer
sans faire demeurance.


...c'est le propre des grands voyages
que d'en ramener tout autre chose
que ce qu'on y allait chercher.



VIATIQUE POUR UNE VOYAGEUSE *
 

sont cités dans le désordre Michel de Montaigne Frédéric Gros Nicolas Bouvier un pélerin de Saint-Jacques Michel Onfray

 

 

Voilà donc la cause du désordre sur l'étagère des Voyageurs, Nicolas Bouvier qui ébranle Kenneth White qui chamboule Frédéric Gros.

Le tout s'est retrouvé suspendu à un fil à linge dans le jardin de Fr, qui s'en va à l'automne pour les latitudes australes.

 

Fr fut la compagne de JeanJo ce vieux lutteur disparu en février 2008. Hier, Fr l'évoqua dans la gravité d'une joie qui éclaira les visages de celles et ceux qui étaient présents et qui devaient à cet homme des parcelles de bonheur.

Je lui dois, moi, une approche de ce que pouvait être, à la toute fin des des années 1990, la publication sur l'Internet de documents — écrits, photographies — qui permettait d'échanger entre voisins et amis — de leur maison à la mienne, trois cents mètres à peine ! — par les tuyaux de ce qui n'était alors qu'une étrange machine, des pans de nos activités que nous ignorions. C'était alors estimé incongru, farfelu par notre entourage.C'est de ces échanges que je décidai la création de ce blogue.

JeanJo s'y refusa obstinément. il n'était point Briéron pour rien !

 

Que les vents soient favorables aux voyageuses, à Fr et à Th qui l'accompagne !

 

 

*Petit ouvrage commun à Nicléane, la peintresse et à l'écrivassier.


 

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lundi, 27 septembre 2010 | Lien permanent | Commentaires (1)

embellie automnale

Dac'hlmat ventilé par la légère brise de suet, soleil à profusion, silence à peine troué par l'aboiement lointain d'un chien : bonheur d'une sieste philosophe en bouquinant Le Christianisme hédoniste d'Onfray, tome II de sa Contre-histoire de la philosophie .

foleux.JPG
J'avais achevé ma journée de lundi sur la prééminence du juste sur le vrai ; Onfray me fait découvrir, dans le capharnaum sectaire des Gnostiques qui suit l'effacement des Antiques et accompagne l'avènement du Christianisme, Épiphane qui, à peine âgé de dix-sept ans au commencement du IIe siècle de notre ère, écrit un traité De la Justice qu'Onfray qualifie de brûlot qui semble pouvoir être dit anarchiste tant il voue aux gémonies les dieux de papier, d'argent et de fumée célébrés par la plupart des vivants. Un Père de l'Église, Clément d'Alexandrie, peu enclin à l'indulgence face aux Gnostiques, sauvera quelques-unes des idées du traité d'Épiphane, que Jacques Lacarrière nomme un "Rimbaud gnostique"*.Me voilà renvoyé dans la douceur de l'après-midi à ma sentence de la veille au soir. Y a-t-il si grand écart entre Épiphane et ma "grande vieille" des Aurès, Germaine Tillion ?Le Juste serait-il valeur moins pérenne que le Vrai ?Nicléane est revenue de sa promenade dans les collines avec un plein cageot de pommes de Chailleux qu'elle a ramassées dans un pré laissé en friche.Le soir, après avoir longé la côte de Piriac, nous sommes passés par Guérande, GwenRan, le Pays blanc. Des années, que nous n'étions pas entrés dans l'enceinte des remparts. La petite ville d'été des Ducs est devenue un clinquant lacis de rues à touristes en mal de celtitude. Seuls, les chocolatiers échapperaient à ma rogne. * Les Gnostiques de Jacques Lacarrière. Je ne cite ce site (!!!) que pour la seule lecture de l'extrait concernant Épiphane.

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mercredi, 05 novembre 2008 | Lien permanent

le récit athée

L'Odyssée, à l'instar de l'Iliade, est considéré comme un grand récit fondateur des structures narratives occidentales. Mais n'était-ce point là, manière d'occulter la portée philosophique d'Homère ?
S'opposant à l'épopée de Gilgamesh — s'en inspirant sans doute — s'opposant aux livres de la Genèse et de l'Exode, il est déjà confrontation du récit laïc aux récits religieux.
Premier récit "laïc" qui refuse l'immortalité, donc la foi et l'espérance qui sous-tendent l'aller à la Terre Promise des récits religieux.
L'Odyssée est l'épopée du "retour", retour et affirmation de la condition humaine et un refus de tous les Jardins d'Éden et d'ailleurs*.

Revenons maintenant à ce qui a été dit tant de fois d'Homère éducateur de la Grèce : qu'il est le germe de tout ce qu'on trouvera après. C'est le lieu commun classique, et c'est strictement vrai. Cela, nous le constatons avant même de commencer l'examen du contenu des poèmes, en voyant ce que sont ces textes, leur statut.
On peut le dire en très peu de mots : le texte « sacré » de la Grèce n'est pas un texte sacré. C'est déjà là une différence fondamentale par rapport à pratiquement toutes les cultures historiques que nous connaissons. Ce texte n'est pas religieux ni prophétique, il est poétique; l'auteur n'est pas un prophète, c'est un poète, c'est le poète. Ou, si vous préférez : le prophète de la Grèce, c'est un poète qui n'est pas aussi un prophète. Et, en un sens, quand on a dit cela, tout est dit.
Il est le poète, celui qui fait être. Et ce poète n'interdit rien, n'impose rien, ne donne pas d'ordre, ne promet rien : il dit. Et ce faisant, il ne révèle rien — il n'y a pas de révélation —, il rappelle.
Il rappelle ce qui a été et ce qui est en même temps le linéament de ce qui est, de ce qui peut être. Cela, il le rappelle à la mémoire des hommes...


Cornélius Castoriadis
Ce qui fait la Grèce
I. D'Homère à Héraclite
,p. 95.

* Dans le Livre de la Genèse, à la sortie du Jardin, refusant l'immortalité en transgressant la règle de la connaissance divine, l'Ève et l'Adam hébraïques sont encore sur la voie grecque d'Ulysse, mais, dans le même Livre, le retour au religieux va se faire très vite avec Abram et l'acceptation de la promesse du dieu.

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lundi, 23 février 2009 | Lien permanent

Chronique portuaire de Nantes XCV

Du Commencement du XIXe Siècle à 1830
1820. — LE BRICK NANTAIS LES " DEUX-SŒURS ".Le baron de Vaux, vice-consul de S. M. Britannique à Nantes, adressait, en janvier 1820, au Préfet de la Loire-Inférieure, une lettre par laquelle il lui témoignait toute la satisfaction avec laquelle le gouvernement anglais se plaisait à reconnaître le dévouement du capitaine Lucet et des matelots du brick nantais les Deux-Sœurs, dans le sauvetage du brick anglais FRIENDS, chaviré en mer le 29 novembre 1819.Il lui transmettait, pour l'équipage du navire nantais, une gratification de 1.247 fr, 50 provenant du Lloyd et des intéressés ; et le priait de lui faire connaître les noms des officiers et matelots les plus méritants, que S. M. Britannique désirait récompenser spécialement (1).LE VAPEUR AMÉRICAIN LE " TRITON ".Dans le courant de 1820, le bateau à vapeur américain le Triton, venu de Bordeaux, remonta la Loire et vint à Nantes où il fit une excursion à Paimbœuf à la vitesse alors considérable de près de deux lieues à l'heure.Le Triton excita une admiration très grande en ville et un nombre considérable de curieux vinrent le visiter.La même année, un membre de la Société académique, M. Testier, avait déjà présenté « un modèle de canot ou embarcation contenant un appareil de mouvement propre à lui faire remonter le courant des rivières, et qui pouvait être mis en jeu par une pompe à feu ou par quelqu'antre agent qu'on y adapterait. »M. de Tollenare, un autre membre de la Société académique, profita de la présence du Triton à Nantes, pour réclamer rétablissement à brève échéance de bateaux à vapeur sur la Loire (2)._______________________________________________________________________(1) Journal de Nantes et de la Loire-Inférieure, n°du 23 février 1820.(2) Séance publique de la Société académique du département de la Loire-Inférieure, tenue le 3 août 1820, pp. 79-83. Annales de la Société académique, Année 1838, p. 90.

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jeudi, 22 mai 2008 | Lien permanent

Chronique Portuaire de Nantes XC

Du Commencement du XIXe Siècle à 1830
1815. — DÉLÉGATION ANGLAISE À NANTES.Dès que le drapeau blanc fut officiellement arboré, l'Administration maritime du Port et de l'Arrondissement de Nantes, se mit en rapport le 19 juillet 1815, avec l'escadre anglaise stationnée à Quiberon, priant son chef, l'Amiral Hottam, de bien vouloir s'entendre avec elle pour assurer le rétablissement de la liberté de la navigation.L'Amiral Hottam envoya alors à Nantes trois officiers, dont le fils d'un Amiral, le capitaine Mitchell.Ce dernier fut tellement enchanté de la courtoisie des Nantais et de leurs Représentants, qu'il s'empressa, dès son retour en Angleterre, de faire exécuter un vase d'argent qu'une délégation vint solennellement remettre de sa part au Maire de Nantes (1).1816. — LES BATEAUX " PROS ".Le Précis analytique des travaux de la Société des Lettres, des Sciences et des Arts de la Loire-Inférieure pendant les années 1814 et 1815, imprimé en 1816, signalait « un Mémoire de M. Ducrest, ancien ingénieur de la Marine, sur une construction particulière de bâtimens auxquels il donne le nom de Pros. Ces bâtimens, — constatait le rapporteur, — sont une imitation des Caracores des isles Moluques. Se proposant d'intéresser quelques négocians de Nantes à ses constructions nouvelles, M. Ducrest a voulu consulter la Société, pensant que son approbation lui ferait facilement obtenir les fonds nécessaires pour une semblable entreprise. M. le Boyer, au nom d'une commission nommée pour examiner ce projet, y a trouvé les inconvénients suivants : 1° submersion facile ; 2° difficulté très grande pour virer de bord ; 3° construction qui n'offrirait d'avantage qu'en temps de guerre. En conséquence, la commission n'a pu que se féliciter d'avoir détourné l'auteur de former une entreprise dans laquelle il aurait perdu » (2). ____________________________________________________________________________________________________________________(1) F. LIBAUDIERE, Précis des événements qui se sont passés à Nantes sous la seconde Restauration, (Annales de la Société Académique, Année 1905, p. 16).(2) Précis analytique des travaux de la Société des Lettres, des Sciences et des Arts de la Loire-Inférieure pendant les années 1814 et 1815, p. 8.

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vendredi, 18 avril 2008 | Lien permanent

Chronique Portuaire de Nantes LXXXVIII

Du Commencement du XIXe Siècle à 1830
1812. — LANCEMENT DE FRÉGATESDeux frégates de l'Etat, l'Aréthuse et le Rubis, furent mises à l'eau et armées aux chantiers de Nantes en 1812 ; et le 26 septembre, le capitaine Denis Lagarde recevait du ministre l'ordre de faire célébrer à leur bord la victoire de la Moskowa ; « ces frégates pavoiseront, — écrivait-il, — et il se fera une salve de trente coups de canon qui sera répétée au coucher du soleil ».Deux autres frégates : l'Étoile et la Sultane étaient encore sur cale. Elles furent lancées l'année suivante et armées sous les ordres des capitaines Philibert et Féretier (1).La frégate représente incontestablement l'apogée de la marine à voile ; c'était un bâtiment très ras sur l'eau, percé d'une ceinture continue de sabords, et d'un gréement magnifique. Les chantiers nantais jouissaient d'une réputation méritée pour la construction de ces élégants et rapides navires de guerre ; tout comme ils se distinguent maintenant dans celle des modernes torpilleurs.1813. — LOUIS DROUIN, ÉCUYER.Le 29 mai 1813, s'éteignait doucement dans sa belle propriété de Gigant, un vieux capitaine et armateur nantais, Louis Drouin, âgé de 91 ans.Second capitaine de la Bellone, à 22 ans, en 1745, il avait été blessé au cours de l'un des engagements que soutint ce corsaire durant sa belle campagne.Second du Mercure en 1747, il le quitta pour se fixer à Saint-Marc dans l’île de Saint-Domingue et y fonder une importante maison de commerce. La prospérité de cette maison assurée, Louis Drouin revint à Nantes en 1763, et les vastes comptoirs et magasins qu’il y établit occupèrent jusqu’à 1.200 personnes.Louis XVI lui avait accordé la noblesse et le titre d’Écuyer en 1777 ; et Napoléon l’avait décoré de sa main le 9 août 1808. (2)__________________________________________________________________________(1) S. DE LA NICOLLIÉRE-TEIJEIRO, Les Constructions navales de Nantes.(2) S. DE LA NICOLLIÈRE-TEIJEIRO, La Course et les Corsaires de Nantes, pp.217-219.

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jeudi, 03 avril 2008 | Lien permanent

Chronique Portuaire de Nantes LXXXIX

Du Commencement du XIXe Siècle à 1830
1814.— LE DERNIER CORSAIRE NANTAIS.Le 2 février 1814, le corsaire nantais la Cléopâtre, goëlette de 4 can., 6 pier. et 32 h., cap. Chaumont, rentrait en Loire avec quatre prises espagnoles. La Cléopâtre fut très probablement le dernier corsaire nantais (1). ALLAGOUSSE ET L’ “ALERTE".Si nos corsaires avaient cessé leurs croisières, les corsaires anglais continuaient toujours les leurs, et rendus audacieux par l'impunité dont ils jouissaient, venaient jusque sur nos côtes enlever les navires de commerce et les barques de pêche. Apprenant que l'un de ces corsaires, armé de 8 canons, croisait dans la baie de Quiberon, le capitaine nantais Allagousse, commandant le lougre de l'État l'Alerte, résolut de s'en emparer.Arrivé dans les parages de l'Anglais, il amena pavillon, cacha ses hommes dans la batterie, fit fermer ses sabords, et prenant l'aspect inoffensif d'un paresseux caboteur, continua sa route à la recherche du corsaire. Il le rencontra à hauteur d'Hœdic et prit lourdement chasse devant lui ; puis, à bonne portée de fusil, démasqua sa batterie, fit parler ses canons, joyeux d'aboyer enfin contre l'Anglais, et après un combat très vif amarina son adversaire dont le capitaine avait été tué (2).____________________________________________________________________(1) S. DE LA NICOLLIÈRE-TEIJEIRO, La Course et les Corsaires de Nantes,p. 264. GALLOIS, Les Corsaires Français sous la République et l'Empire, t. II, p. 423.(2) GALLOIS, Les Corsaires Français sous la République et l'Empire, t. II, 42
Note du scanneur.Nous quittons donc à regret les Corsaires Nantais.Le Traité de Vienne apportera le calme dans les turbulentes flottes européennes .Paul Legrand poursuit, quinze pages durant, sa chronique de la marine Nantaise — demeurent encore à la Fosse quelques négriers — jusqu'à l'apparition des bateaux à vapeurs.L'épopée des grands voiliers, elle, s'achèvera au début des années 1920.À lire : un certain Louis Lacroix, capitaine au long-cours et formidable historien de cette épopée, édité aux Éditions Maritimes et d'Outre-mer.Sa lecture en est recommandée par Blaise Cendrars.C'est peu dire !

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vendredi, 11 avril 2008 | Lien permanent

dans le tohu bohu de mes écrivailleries

Tout ne commence pas avec nous. Le sol que nous foulons n’est pas vierge mais sillonné de traces enchevêtrées, hérissé d’interdits et de barrières, grevé de mains mortes. Des ombres inapaisées la parcourent. L’inné, c’est l’acquis antérieur, les pertes, aussi, surtout. C’est le récit lacunaire, effacé qui précède notre petit chapitre, celui que nous tentons d’écrire à la clarté de la conscience tardive, effrayante, qui nous a été concédée. Il importe d’identifier ceux que nous avons été, avant, pour leur rendre justice, bien sûr, mais pour s’en libérer, aussi, vivre au présent, être soi.
Pierre BERGOUNIOUX,La puissance du souvenir dans l’écriture, Pleins Feux, 2000.
Oui, un vrai tohu bohu amplifié encore par l'écoute des Mardis littéraires sur France Cul, quand à propos de Mémoires, un "jeune homme" cause de la guerre d'Algérie... D' une guerre sans fin ; c'est son droit de l'évoquer ainsi à travers jugement et indulgence. Son droit de marteler l'énormité, après tant d'autres de ces générations qui nous suivent, du silence des pères à leur retour. Et longtemps après. Jusqu'à ces jours.De leur silence ? De notre silence ? De mon silence ?Mais, en suis-je revenu jamais ? Et je ne me suis pas tu, et ce n'est pas "ma" guerre dont ils parlaient ce matin, et je m'en veux d'être depuis plus de trente ans dans des atermoiements pour dire et écrire au delà de mes cercles de compagnonnage, d'amitié de vie. « Achève, n'achève pas ! Publie, ne publie pas ! »Parce que prédominait cette insatisfaction de la forme du récit ?Parce que l'incipit était déjà prémonition ?Je sais que je n'écrirai pas cette histoire. ...............
et quelques pages plus loin
............. Lui faudra-t-il donc vraiment écrire cette histoire ?Bergounioux, cet après-midi, achevant son parcours d'Homère à Faulkner sur la Grande Prose occidentale, a parlé assez obscurément "de l'impossible équivalent mental de ce qui aurait été accompli par corps".Cette parole, je l'ai entendue comme une sentence qui m'était adressée. Alors porter sur la Toile ce que j'ai renoncé à porter sur le papier ?

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mardi, 08 avril 2008 | Lien permanent

Chronique Portuaire de Nantes LXXXVI

Du Commencement du XIXe Siècle à 1830
1810. — LA FRÉGATE NANTAISE LA "MÉDUSE".Dans les premiers jours de juin 1810, la trop célèbre frégate de l'Etat, la Méduse, était lancée aux chantiers nantais de Paimbœuf.Le 3 juillet 1815, la Méduse était mise, ainsi que la frégate la Saale, à la disposition de Napoléon déchu, et l'attendait sous voiles dans la rade de Rochefort, pour lui permettre de quitter la France et d'échapper aux Anglais ; mais les hésitations de l'ex-empereur permirent à l’escadre anglaise de se rapprocher des côtes, et le Bellérophon vint fermer la passe par où la fuite était encore possible.Malgré l'offre du capitaine de la Méduse, qui proposait d'attaquer le vaisseau anglais pendant que la Saale ferait force de voiles vers les États-Unis avec l'impérial proscrit, Napoléon, jugeant le sacrifice inutile, se rendit à bord du Bellérophon, et confia sa personne et sa liberté au capitaine Maitland (1).Envoyée l'année suivante par le gouvernement, pour reprendre possession du Sénégal que les traités de 1815 nous restituaient, la Méduse s'échoua le 2 juillet sur le banc d'Arguin, à quarante lieues des côtes d'Afrique.Cent-quarante-neuf hommes s'embarquèrent alors sur un radeau improvisé qui fut rencontré après douze jours d'agonie par le brick l'ARGUS ; mais, des cent-quarante-neuf naufragés, cent-trente-quatre malheureux étaient morts, tombés à la mer ou dévorés par les survivants.On raconte qu'alors que la Méduse était encore en chantier, un des matelots qui devaient s'y embarquer avait prophétisé sa fin horrible ; et, voyant la hideuse tête de Méduse qui devait orner la poulaine de la frégate, s'était écrié : « Quelle sale tête ; elle nous portera sûrement malheur ! » Cette prévision ne devait que trop se réaliser (2).______________________________________________________________________________________________________(1) L. GUÉRIN, Histoire maritime de la France, t. VI, p. 482.(2) Naufrage de la Méduse..., par Henri Savigny, ex-chirurgien de la Marine, et Alexandre Corréard, ingénieur-géographe, tous deux naufragés du radeau, Paris, 1818.

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jeudi, 20 mars 2008 | Lien permanent

Chronique Portuaire de Nantes LXXXV

Du Commencement du XIXe Siècle à 1830
1808. — NAPOLÉON À NANTES.Lors de son passage à Nantes, en août 1808, l'Empereur visita le port, monté sur un yacht magnifique, don du Commerce de Nantes, et qui fut ensuite transporté à grands frais à Fontainebleau.Bien qu'une lettre du ministre Decrès, en date du 27 juin, eut prescrit la mise à l'eau des frégates en chantier sur les cales Crucy avant la venue de l'Empereur, seule la Clorinde avait été lancée ; et la Renommée, l'Ariane, la Nymphe et la Méduse étaient encore sur les tins.Après avoir parcouru les chantiers et inspecté ces beaux navires, l'Empereur se rendit ensuite dans la Basse-Loire et visita l'avant-port de Paimbœuf et la fonderie, de canons d'Indret ; c'est pendant ce voyage que l'architecte Mathurin Crucy lui exposa le projet d'un bassin à flot à Saint-Nazaire, projet qu'il approuva complètement.Avant de quitter Nantes, Napoléon offrit une bague de diamants à M, Roux, directeur des mouvements maritimes, et fit distribuer 3.000 francs de gratification aux rameurs du yacht (1).1809. — PRISE DE LA “TOPAZE" PAR LA "LOIRE".Le 20 janvier 1809, la frégate la LOIRE, construite à Nantes en 1796, et devenue anglaise à la suite de sa prise en 1798, capturait la frégate la Topaze, également construite à Nantes, et mise à l'eau le 6 août 1805,Parmi les trop nombreux navires français que la LOIRE amarina pendant sa carrière sous pavillon anglais, nous signalerons la Blonde, de Bordeaux, commandée par l'un de nos meilleurs capitaines nantais, François Aregnaudeau, qui fut emmené en Angleterre, où il demeura plusieurs années prisonnier (2).La prise de la Topaze fut d'ailleurs le dernier fait d'armes de l'ex-frégate nantaise qui termina, en 1809, sa courte mais glorieuse carrière (3).______________________________________________________________________(1) LESCADIEU et LAURANT, Histoire de Nantes, t. II, p. 199. RENOUL, Passage à Nantes de S. M. l'Empereur Napoléon Ier pp. 102 et suiv.(2) S. DE LA NICOLLIÈRE-TEIJEIRO, La Course et les Corsaires de Nantes, pp. 409-20.(3) VATTIER D'AMBROYSE, Le Littoral de la France, Côtes Vendéennes, p. 438.

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jeudi, 13 mars 2008 | Lien permanent

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