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lundi, 11 avril 2005

Fin de semaine bien pleine

Quasi point d'écrans en cette fin de semaine. Ou plutôt d'une autre ampleur !

Vendredi soir, Avec les MUSIQUE (S) de TOILE de l'ami Hervé Tougeron à Graslin, "avec trappes d'apparitions, étranges divas, machines à paroles, murs de projection, pellicule ensorcelée, machines mobiles, magica lanterna", avec la voix de JeanLuc Godard, des citations de Robert Bresson et des musiques d'Aperghis et de Ligeti, un opéra de chambre noire et vidéo.
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J'ai aimé pour l'art du montage, pour le contre-théâtre, pour le cinéma, pour Godard, pour la musique contemporaine qui rince mes oreilles et pour les cent métronomes qui rythment le baisser de rideau.

Naguère, Hervé suscitait une magie identique avec ses petites valises qui racontaient un livre aux enfants. Il a élargi considérablement la valise aux dimensions de l'Opéra de Nantes !



Samedi, journée Paix & Solidarité, à Bouguenais.

Moi qui ne faisais que prêter ou...donner des livres, me voilà, pour la première fois, derrière une table... à les vendre. Mon bonheur a été que tous les titres en poche de Sembéne Ousmane sont partis ; ils s'alignaient sous un carton rédigé ainsi : SEMBÈNE OUSMANE - docker, écrivain et cinéaste.medium_paisol007.jpg

En fin d'après-midi, débat sur les mutilations sexuelles des femmes avec l'intervention d'une belle Djiboutienne, militante passionnée et paisible de Amnesty International, Sabrina Al. et l'ami Cheikhna C. qui a assumé son témoignage d'homme soninké opposé à l'excision avec beaucoup de pertinence et de courage.

Ce matin, à l'Université Permanente, "Kale Elaia" présentait Disgrâce de Coetzee. Terrible ambiguité d'un apartheid qui s'inverse en une dette dont il faut s'acquitter ? en une créance qu'exige l'Histoire ?

Ce soir, le Beaulieu projetait Moolaadé que j'ai revu pour la seconde fois avec ce plaisir de me redécouvrir une oreille entendant le bambara...

Le vieux docker-écrivain-cinéaste affiche son percutant et fort réjouissant "communisme" et c'est un sacré pédagogue qui filme amoureusement les femmes.

Beau cri pour la liberté des Ventres qui nous donnent vie !

Post-scriptum : L'image de "Paix & Solidarité" est de Bm. du service iconographique de la mairie de Bouguenais

dimanche, 19 décembre 2004

Sans titre

« N'aimez pas l'éternel, aimez le périssable ! »
Edgar Morin
lors de l'émission de France Cul
For intérieur, le 12 décembre 2004

Il rejoint Ingmar Bergman quand celui-ci, dans Sarabande, fait se dénuder les deux vieillards.

dimanche, 17 octobre 2004

Déjà une semaine


Vendredi en fin d’après-midi, je suis allé me faire livrer l’ordinateur portable que me demandait Dawda. Il avait trouvé sur la Toile un site qui lui en offrait à bas prix ; il me demandait de faire la transaction depuis la France.
N’étant qu’un “macIntochiste” borné n’y connaissant rien en PC, j’ai appelé JeanJo à mon secours et il m’a emmené de suite à Saint-Herblain, dans une boite d’insertion qui pratique l’occasion et assure une garantie : nous avons donc dégoté pour l’ami Dawda un joli IBM ThinkPad rénové, mis au point avec Windows 95 ; ce n’est pas un monstre, il n’a même pas le processeur Pentium II. Mais il a un lecteur de CD et un modem ; Dawda, des rives de sa Falémé, là-bas, aux confins du Mali et de la Mauritanie pourra - la ligne téléphonique parvenant enfin à Djimbé, panneau solaire et batterie aidant - se connecter sur la Toile :
« Allo, le Monde ! Ici, Djimbé ! »

Un vrai bonheur d’avoir pu lui donner ce coup de main.
Être aussi avec nos copains du Sahel dans l’instantanéité de l’écriture et de la lecture. Impatience joyeuse de l’amitié : je voudrais déjà qu’il l’ait sous les doigts, ce petit outil.

Me souviens qu’il y a huit ans, je lui avais laissé gaiement mon premier portable, un PowerBook 145b équipé d’un mini-panneau solaire, que je trainais dans tous les recoins que j'arpentais, en mer et au désert.
Il a résisté à la chaleur, aux bourrasques de l’hivernage, au sirocco et à ses ciels plombés de poussière ocre. L’ami Dawda en prenait un soin jaloux. Le petit Mac marchait vaillamment ; il n’a point résisté à la petite pègre de Bakel, cette Sodome du Gadiaga.
JeanClaude lui emporte le petit dernier à la mi-novembre.

À nos premiers courriels, Dawda !
Pour célébrer la Korité... ou Noël !
Nous sommes œcuméniques ! Vains dieux !


Ce dimanche matin - tiens ! déjà une semaine de chronique - il n’y a plus seulement les huîtres à aller chercher. Il importe de monter au bourg, pour prendre Le Monde du dimanche-lundi et son DVD, au café de la Place de l’église.

Belle surprise, ce jour, c’est Ma nuit chez Maud d'Éric Rohmer.

« Catholique pratiquant ?
– Ben ! Oui ! »

Lui, un Jean-Louis Trintignant, retenu, attentif et cependant léger, léger, d’une innocence non feinte, à l’audace soudaine et silencieuse :
« Ça m’amuse même beaucoup plus que vous ne le pensez. »

Elle, la si belle Françoise Fabian, corps et voix :
«...je l’enlève pour dormir. Je dors toujours à poil. Je ne comprends pas comment on peut garder quelque chose qui se froisse et qui remonte quand vous vous retournez. »
– ainsi Aragon, dans je ne sais plus quel livre - La mise à mort ? - qui refuse le port du pyjama et se veut nu dans les replis du drap.

Plus tard, le baiser dans la montagne, neige et froid, ils se tiennent enlacés :
« Je ne me suis jamais autant amusé.
– C’est vrai
– Vous le sentez bien ! »

Plus belle encore, elle, cinq hivers ont dû s’écouler, et cet été-là, remontant de la plage :
« Du soir ? Vous voulez dire de la nuit ! De notre nuit ! Je n’ai rien oublié. »


Les huîtres de la baie de Bourgneuf arrosées d’un grosleau gris étaient gouleyantes à souhait. Des roubinettes - une nouvelle espèce de pommes dorées au four comme dessert.-



Et feuilletant La mise à mort, pour retrouver trace de l’absence de pyjama chez Aragon, ceci :

« Quand elle chante, j’aime bestialement son âme. »