Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

dimanche, 17 octobre 2004

Déjà une semaine


Vendredi en fin d’après-midi, je suis allé me faire livrer l’ordinateur portable que me demandait Dawda. Il avait trouvé sur la Toile un site qui lui en offrait à bas prix ; il me demandait de faire la transaction depuis la France.
N’étant qu’un “macIntochiste” borné n’y connaissant rien en PC, j’ai appelé JeanJo à mon secours et il m’a emmené de suite à Saint-Herblain, dans une boite d’insertion qui pratique l’occasion et assure une garantie : nous avons donc dégoté pour l’ami Dawda un joli IBM ThinkPad rénové, mis au point avec Windows 95 ; ce n’est pas un monstre, il n’a même pas le processeur Pentium II. Mais il a un lecteur de CD et un modem ; Dawda, des rives de sa Falémé, là-bas, aux confins du Mali et de la Mauritanie pourra - la ligne téléphonique parvenant enfin à Djimbé, panneau solaire et batterie aidant - se connecter sur la Toile :
« Allo, le Monde ! Ici, Djimbé ! »

Un vrai bonheur d’avoir pu lui donner ce coup de main.
Être aussi avec nos copains du Sahel dans l’instantanéité de l’écriture et de la lecture. Impatience joyeuse de l’amitié : je voudrais déjà qu’il l’ait sous les doigts, ce petit outil.

Me souviens qu’il y a huit ans, je lui avais laissé gaiement mon premier portable, un PowerBook 145b équipé d’un mini-panneau solaire, que je trainais dans tous les recoins que j'arpentais, en mer et au désert.
Il a résisté à la chaleur, aux bourrasques de l’hivernage, au sirocco et à ses ciels plombés de poussière ocre. L’ami Dawda en prenait un soin jaloux. Le petit Mac marchait vaillamment ; il n’a point résisté à la petite pègre de Bakel, cette Sodome du Gadiaga.
JeanClaude lui emporte le petit dernier à la mi-novembre.

À nos premiers courriels, Dawda !
Pour célébrer la Korité... ou Noël !
Nous sommes œcuméniques ! Vains dieux !


Ce dimanche matin - tiens ! déjà une semaine de chronique - il n’y a plus seulement les huîtres à aller chercher. Il importe de monter au bourg, pour prendre Le Monde du dimanche-lundi et son DVD, au café de la Place de l’église.

Belle surprise, ce jour, c’est Ma nuit chez Maud d'Éric Rohmer.

« Catholique pratiquant ?
– Ben ! Oui ! »

Lui, un Jean-Louis Trintignant, retenu, attentif et cependant léger, léger, d’une innocence non feinte, à l’audace soudaine et silencieuse :
« Ça m’amuse même beaucoup plus que vous ne le pensez. »

Elle, la si belle Françoise Fabian, corps et voix :
«...je l’enlève pour dormir. Je dors toujours à poil. Je ne comprends pas comment on peut garder quelque chose qui se froisse et qui remonte quand vous vous retournez. »
– ainsi Aragon, dans je ne sais plus quel livre - La mise à mort ? - qui refuse le port du pyjama et se veut nu dans les replis du drap.

Plus tard, le baiser dans la montagne, neige et froid, ils se tiennent enlacés :
« Je ne me suis jamais autant amusé.
– C’est vrai
– Vous le sentez bien ! »

Plus belle encore, elle, cinq hivers ont dû s’écouler, et cet été-là, remontant de la plage :
« Du soir ? Vous voulez dire de la nuit ! De notre nuit ! Je n’ai rien oublié. »


Les huîtres de la baie de Bourgneuf arrosées d’un grosleau gris étaient gouleyantes à souhait. Des roubinettes - une nouvelle espèce de pommes dorées au four comme dessert.-



Et feuilletant La mise à mort, pour retrouver trace de l’absence de pyjama chez Aragon, ceci :

« Quand elle chante, j’aime bestialement son âme. »

Commentaires

Mes compliments. Cela fait un blog intéressant de plus à lire. Question typologie, je te laisse choisir mais c'est entre intello et mémorialiste il me semble, ou plutôt à la foi intello et m.



Écrit par : Fulcanelli | lundi, 18 octobre 2004

Les commentaires sont fermés.