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lundi, 02 novembre 2015

Il y a soixante ans...

 

Il y a dix ans, je fus très prolixe sur ce blogue : trois ou quatre notes publiées entre le 20 octobre et le 2 novembre 2005 pour "célébrer" le cinquantenaire de mon premier grand voyage.

La première note, du 20 octobre qui évoque la préparation :

Ce jour du 19 octobre 1955, il a préparé sa belle cantine neuve, riche de toutes les rouilles et cabossés à venir ; la veille, il a peint avec soin, sur la tôle verte, son prénom et son nom, Ancenis d'où il part, Bongouanou où il va. Sa mère lui a préparé, une fois encore, son "trousseau"...

La seconde du 2 novembre 2005, qui relate cette missive du 2 novembre 1955, missive rédigée en style quasi télégraphique, et sur la fin du voyage, et sur les premières heures enchantées, griffonnée d'un stylo qui s'assèche d'avoir trop tracé l'exotisme de longues lettres postées de Casablanca, de Dakar, de Conakry, de Sassandra, durant ces onze jours de voyage maritime :

Deux novembre, arrivée à Abidjan. Tout va très bien, accueil chaleureux... Lettre suit. Bons baisers.

Paradoxal d'évoquer ce vécu d'il y a soixante ans quand ces jours-ci de cure thermale sont centrés sur la lecture des Regrets de Joachim Du Bellay, "journal" poétique d'une nostalgie qui baigna mon adolescence et que je n'ai que si peu éprouvée ensuite lors de mes parcours terrestres et marins.

Si peu, mais parfois : ainsi cet après-midi du 3 novembre qui suit mon arrivée, je m'écroule en larmes dans un jardin d'Abidjan-Plateau, désemparé par le sentiment intense oscillant entre la solitude et l'égarement.

Parti, soit, mais pas encore arrivé...

Cet ébranlement, aujourd'hui encore, d'être, sur terre, partout chez moi et cependant toujours l'étranger.

 

à Loïc qui fut l'un des destinataires préférés de ces lettres "exotiques", nous souvenant d'Hélène, notre grande-tante, qui, fille de modestes paysans des Marches de Bretagne et du Bas-Poitou, partit vers les années 1890 pour les îles de Papouasie, nous ouvrant les horizons du monde.

 

 

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