mardi, 29 juillet 2014
dans le théâtre des vents
Temps de demoiselle dans le nord des Glénan. Mais la noirceur des nuages s'épaissit à terre
Les vents sont forts ! Les vents sont forts ! Écoute encore l'orage labourer dans les marbres du soir.©Nicléane
Le vent s'accroisse sur nos grèves et sur la terre calcinée des songes !
Les hommes en foule sont passés sur la route des hommes,
Allant où vont les hommes, à leurs tombes. Et c'est au bruit
des hautes narrations du large, sur ce sillage de splendeur vers l'Ouest, parmi la feuille noire et les glaives du soir...
Et moi j'ai dit :« N'ouvre pas ton lit à la tristesse. Les dieux s'assemblent sur les sources,
Et c'est murmure encore de prodiges parmi les hautes narrations du large.
Saint-John Perse
Vents, VII.
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jeudi, 24 juillet 2014
Dans un des vire-court de l'Odet
Lisant Montaigne dans l'un des vire-court de l'Odet,- le Saut de la Pucelle - amarré au corps-mort d'un bateau baptisé "Eol Song" - le Chant du Vent - l'homme qui déconseille de faire boire de l'eau à un Breton de soixante-dix ans et d'enfermer un marin dans une étuve, écrit fort justement sur le vent.
Quand je pense que je me suis inventé un pseudo tiré du grec ancien "ανεμολιος" qui peut se dire "proche du vent" ou plus près de Montaigne ,"vide de vent"- une outre vide, quoi ! On peut m'y écrire : anemolios@free.fr" Moy, qui me vente d'embrasser si curieusement les commoditez de la vie, et si particulierement : n'y trouve, quand j'y regarde ainsi finement, à peu pres que du vent. Mais quoy ? nous sommes par tout vent. Et le vent encore, plus sagement que nous s'ayme à bruire, à s'agiter : Et se contente en ses propres offices : sans desirer la stabilité, la solidité, qualitez non siennes. » Michel de Montaigne, Les Essais - Livre III, 13,1595.
L'outre se remplira peut-être un jour.Bon vent !
16:50 Publié dans & Montaigne si proche, les marines | Lien permanent | Commentaires (1)
mardi, 22 juillet 2014
vieilles coques
aux vieux matelots du Marche-Avec
et aux quatre "poulies-coupées"
qui avaient embarqué.
Ce n'était point prévu quand ces jours, Dac'hlmat fit escale à Concarneau.
Fûmes invités par l'amitié sur le Marche-Avec, une belle "vieille coque" rapide et puissante qui jadis ramenait à la Criée la pêche des sardiniers qui chalutaient au large dans le Nord Gascogne.
©Bernavanax
Grand âge, nous voici. Rendez-vous pris, et de longtemps, avec cette heure de grand sens.
Le soir descend, et nous ramène avec nos prises de haute mer. Nulle dalle familiale où retentisse le pas d'homme. Nulle demeure à la ville ni cour pavée de roses de pierre sous les voûtes sonores.
Il est temps de brûler nos vieilles coques chargées d'algues. La Croix du Sud est sur la Douane ; la frégate-aigle a regagné les îles; l'aigle-harpie est dans la jungle avec le singe et le serpent-devin. Et l'estuaire est immense sous la charge du ciel.
Saint-John Perse
Chronique, V.
16:32 Publié dans Les chroniques portuaires, les marines, "Poètes, vos papiers !" | Lien permanent | Commentaires (0)
lundi, 14 juillet 2014
largué !
Nous serons bien de retour un jour.
Et nous voici soudain de ce côté du soir et de la terre où l'on entend croître la mer à nos confins de mer...
Saint-John Perse
Amers
14:56 Publié dans les marines | Lien permanent | Commentaires (0)
mardi, 08 juillet 2014
Dac'hlmat reprend la mer
Après des avatars motorisés — le comble pour un voilier — Dac'hlmat reprend la mer avec pour tout viatique deux vers d'un terrien qui n'alla sans doute jamais en mer, champenois qu'il était, poète modeste, mais grand musicien et grand amoureux, deux vers tirés d'une somme de 9009 vers écrite par un amant vieillissant à une belle "jeunesse" :
N'elle prins nul autre atour n'a
Fors que les euvres de Nature
Guillaume de Machault
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