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dimanche, 29 décembre 2013

"nous sortirons de ces contrées de ténèbres"

 Pour clore cet an.
Le blogue s'est essoufflé tout au long de ces mois. Il l'est encore. Mais dans l'impétuosité des vents qui parcourent notre terre d'Ouest, peut-être un regain de mots s'annonce-t-il ?

Je reprends un vieil écrit : il dit l'Afrique, cette terre tant blessée, il dit une aube, il dit que nous sortirons bien un matin de ces contrées de ténèbres.

 Ce n'est que dans l'instant qui précède le lever du soleil que ce pays est beau. Plus tard, l'incendie et la cendre !


Aux terrasses de Djimbé, l'aube y fut un instant de la naissance du monde.
 Splendeur de la lueur qui ocrait le vaste paysage de la savane jusqu'aux lointaines collines bleutées du Mali et dans les méandres verts de la Falémé. Nous dominions une vallée d'une paix silencieuse, inouïe.

Les amis africains sortaient du sommeil abandonnant les nattes de la nuit pour les premières ablutions du matin. Ombres dans l'aurore, les mouvements des orants s'accordaient à la lente montée des lueurs surgies de l'est.

Assis sur la murette de terre, j'écoutais, pour la première fois depuis mon arrivée en ce pays, l'Officium defunctorum de Cristóbal de Morales, curieusement soutenu par l'improvisation poignante du saxophone de Jan Garbarek.
Le chant reprenait les paroles du prophète Isaïe :

Populus genuit qui ambulabat in tenebris,

vidit lucem magnam :

habitantibus in regione umbræ mortis


et lux orta est eis.

Sur la psalmodie funèbre, s'élevait la gloire de la lumière et nous sortions des contrées de ténèbres.

 

 

 Aux visiteuses, aux visiteurs de ce blogue,
une invite à lire en cliquant sur
l'Officium Defunctorum de Morales
pour lancer le chant.


 

 

samedi, 14 décembre 2013

pour saluer Michel Chaillou nantais et fameux entre'bailleur de mots

 

Au hasard de quelques rencontres et de brefs entretiens.

Le démodé, c'est le temps qui s'habille

disait-il à propos d'une belle vieille femme  — L'éloge du démodé n'était pas encore écrit.

 

On est toujours fort de nos incertitudes qui nous ouvrent le large.


 En septembre 2007, il énonçait son projet d'écritures :

J'ai encore dix-sept ouvrages à écrire, j'ai les dix-sept titres, j'ai les dix-sept premières phrases.

 Dont il ne dévoila rien, par crainte de désamorcer ses imaginaires.

 

Le style, c'est le dépôt du temps dans ma langue.


Nous reste à rêvasser sur les entrebaillements de ses dix-sept titres et les jachères ouvertes par ses dix-sept premières phrases.