lundi, 04 février 2013
Tombouctou, un mythe ?
J'ai failli, il y a quelques jours, titrer cette note ainsi "l'interminable livre de Livres en feu". Car dès qu'il y a la moindre explosion ou la plus grosse déflagration sur la rive droite du Niger, il est sûr que l'on brûle les précieux — toujours — manuscrits de Tombouctou. Un écran de télévision nous avait montré quelques rayons métalliques qui paraissaient avoir été ébranlés et des casiers de même matière, vides. Mais nulles cendres !
Et les commentaires, après l'alarme, étaient du genre :
d'un côté : « Le pire n'est pas sûr.... Ce qui est parti en fumée n'est pas l'essentiel... information à mettre sur le compte de la propagande...»
d'un autre côté : « Les manuscrits les plus importants mis à l'abri… une bonne partie de ces documents est sauvée pour avoir été soigneusement numérisée... il y a quelques mois l’essentiel des trésors évacué vers Bamako, où ils sont désormais sous protection...
On apprend que l'Université de Lyon, des chercheurs Sud-Africains, d'autres du Grand Duché du Luxembourg (!) ont scanné et numérisé.
La communauté internationale s'émeut, tremble, se révolte.
Les groupes armés qui ont terrorisés six mois durant les rives du Niger, tout autant pillards et iconoclastes, narco-trafiquants et preneurs d'otages, n'ont pas manqué de se dire qu'après tout, il valait mieux "faucher" que brûler. Dans quelque temps, sûr, des officines à l'usage de bibliophiles peu scrupuleux, écouleront bien quelques manuscrits certifiés "Tombouctou".
René Caillé, dans les cinquante pages de son séjour d'un peu plus de quinze jours ne mentionne l'existence d'aucune bibliothèque.
René Caillé, la lecture d'enfance. Et donc mon mythe du Voyage à Tombouctou. Je ne rêvais pas de bibliothèques.
Les bibliothèques, elles me sont venues à l'adolescence avec Théodore Monod, Méharées et Chinguetti.
Pour Tombouctou, je ne me suis pas aventuré plus au nord des falaises de Bandiagara et le rêve de Chinguetti s'est arrêté à Bakel sur la rive gauche du fleuve Sénégal. Là où le héros de mon enfance avait interrompu une première fois sa tentative.
16:10 Publié dans les lectures, les voyages | Lien permanent | Commentaires (0)
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