vendredi, 25 novembre 2011
ce 25 novembre 1964 « dans le noir sera sa mémoire »
Il est des temps où devant le vide, face à l'énigme, même les mots ne montent plus pour évoquer, pour creuser. Les larmes seules ! Et encore ?
Et seule la musique
le chant peut-être ?
Celui de cette femme, Montserrat Figueras, morte un de ces jours passés, avant-hier ou hier, dont la voix questionnera longtemps l'énigme du visage glacé de ma désormais si lointaine amour qui demeure au creux de mes mains.
À la mémoire de Rabéa, ce chant.
14:09 Publié dans Les nocturnes | Lien permanent | Commentaires (4)
mardi, 01 novembre 2011
1er novembre en nostalgie
Je crois fondamentalement qu'il y a moins de matérialité dans le réel qu'il ne semble, et plus de réalité dans l'imaginaire qu'on ne croit. Le réel est pris en sandwich entre deux imaginaires : le souvenir et l'imagination. Quant à la réalité humaine, elle n'est ni le réel ni l'imaginaire, mais l'un dans l'autre. En somme, il y a toujours une part d'imaginaire dont nous avons besoin pour vivre.
Edgar Morin
Mon chemin, Débats et combats, p.125
Ce matin, dans le demi-sommeil, faut-il donc de ce 1er novembre 2001, ne me souvenir que du parfum du jasmin et du piquant discret de ces "boqueronès" sur la terrasse de ce café andalou de SanLùcar qui surplombait les eaux limoneuses du rio Guadiana ?
Nous avions quitté les eaux bretonnes depuis presque trois mois, traversé le Golfe de Gascogne, longé la Galice et les côtes portuguaises, arrondi le cabo Sao Vicente. Nous allions quitter les rivages de l'Algarve pour ceux de l'Andalousie atlantique. Depuis deux jours, nous oscillions sur une frontière comme abolie par notre navigation nonchalante : l'Alcoutim portugaise sur la rive droite, SanLùcar, l'Andalouse sur la rive gauche.
« ...au tournant d’une rue de SanLùcar, l’image parfaite d’une Andalousie rêvée : sur le bleu de cet été de Toussaint, angles purs des maisons qui se chevauchent, acéré brun des tuiles vers l’envolée sur le clocher ocre de l’église ; plus loin à la patte d’oie de trois venelles à la descente vertigineuse : un mur blanc, une porte bleue et par-dessus le mur, un olivier... »
Dix ans ! et l'étonnant réel de cette matinée surgit donc, apaisant, dans l'imaginaire du dormeur.
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