dimanche, 10 avril 2011
profusion
Profusion printanière au jardin — cela va de soi avec le bel ensoleillement de ces deux dernières semaines.
Sur la table du lecteur, la profusion devient confusion quand au traité de jardinage, le dernier cri, Le guide pratique du du potager en carrés, s'entremêlent philosophiquement — La traversée des catastrophes et Le bonheur ou l'art d'être heureux par gros temps — poétiquement — les Œuvres complètes de Rimbaud, Les poètes de la Méditerranée et Le testament d'Apollinaire — exotiquement — La carte d'identité de JeanMarIe Adiaffi — et depuis jeudi, — Manuscrits de guerre de Gracq et Tumulte de François Bon — ce dernier pour une relecture un peu hâtive.
Tous ces bouquins, parce qu'il faut bien vivre, littéralement et dans tous les sens.
À propos du "Gracq", j'ai, à la lecture du titre de la rubrique de FB, cru à un poisson d'avril.
Allant par la rive droite du fleuve à Bouchemaine chez mon "petit" frère, je venais de longer l'Île Batailleuse et il m'est toujours difficile en ces parages de faire abstraction de Julien Gracq et de ses bouquins, plus difficile encore de ne pas regretter d'avoir, sur le pas de la porte de Louis Poirier, suspendu le geste de soulever le heurtoir, naguère — jadis !
J'étais donc entré une fois de plus en "Gracquie", et pour quelques heures, quand j'ai lu dans le tiers livre dudit FB : Julien Gracq sniper.
Jeudi, le 7 avril au matin, les bonnes librairies nantaises et la FNAC présentait le "sniper" en tête de gondole. Ouest-France, Libé, Le Monde y allaient de leur page sur les Souvenirs de guerre de Louis Poirier, éditorialement devenus Manuscrits de guerre.
... Le fusil-mitrailleur, comme au temps où les grenadiers
prussiens tiraient « en seringue » — puis toute la colonne pliée
en deux, cheminant entre deux vins, du pas du caporal
Bidasse, le fourreau de la baïonnette serré dans la main
gauche, discutant de ses petites affaires dans son bas-breton
caillouteux, mangeant — buvant, — butant, secouée comme
de hoquets de rires homériques aux bordées de jurons
nobles qui jaillissaient de l'avant à chaque franchissement
de haie. Une drôle de collision - qui faisait dans l'esprit des
étincelles peu ordinaires - entre la Débâcle du père Émile
et les aventures des Pieds Nickelés.
page 233.
Quant à la réouverture de Tumulte, voici qu'à nouveau se relance, pour mes petits écrits sur la Toile, le grand intérêt d'un échange sur lectures et écritures qui s'éloignent des odeurs de colle et d'encre, des crissements d'acier du "laguiole" qui découpe les pages, du glissement du "feutre, de l'incision de la plume, du pli sacré du codex.
Ma vieille compagne d'Éducation populaire m'a invité à passer la matinée, petit ordi sur les genoux, à faire resurgir les vieilles utopies. Grâce à l'auteur du Tumulte.
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