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dimanche, 25 juillet 2010

les biographies lézardent-elles l'œuvre ?

 

Je ne témoigne, ici, que de mes aventures dans les biographies. Et encore me faut-il préciser qu'il y a lecture de biographie  et lectures des biographies...!

Celles d'auteurs jusque là non lus et celles de ces auteurs que je fréquente depuis longtemps. Les premières ont souvent été des incitations à l'approche de l‘œuvre ; les secondes, certaines du moins, dans leur recherche d'archives privées, lettres, notes, je les ai vécues plus comme des enquêtes aux limites du voyeurisme, sinon de la fouille-merde...

Mais si le voyeur, c'était le lecteur. Moi donc !

 

Dernière mésaventure : avec Nicolas Bouvier, l'œil qui écrit d'un certain François Laut.

Devais avoir un certain pressentiment — j'avais noté dans l'exergue manuscrit qui marque la page de titre de toutes mes livresques acquisitions (ma manière d'ex libris) : « Bouvier ne me serait-il point assez évident ? »—.

 

Le mesquin du quotidien ébranlerait-il l'Usage du Monde ?

 Deux mésaventures précédentes, — un René Char par Laurent Greilsamer, Un Henri Michaux par Jean-Pierre Martin — ont paru ainsi dans la mémoire du lecteur ébranler la lecture de L'effroi, la Joie et d'Écuador.

"Paru ébranler" : un retour à l'œuvre atténue vite la lézarde.

 

Il n'en demeure pas moins que vive est la lecture vierge de tout commentaire, de toute recension, de toute critique, de toute notice biographique.

C'est le premier poème de Cadou lu sur un banc du Jardin des Plantes au sortir d'un oral catastrophique du bac 1e partie, c'est le premier aphorisme des Feuillets d'Hypnos, planqués derrière le Bailly, c'est le premier combat souterrain de Qui je fus, dissimulé dans le casier à chaussures...

 

 

Post-scriptum bibliographique :

• François LAUT, Nicolas Bouvier, L'œil qui écrit, Petites Bibliothèque Payot, 2010.

• Laurent GREILSAMER, L'éclair au front, la vie de René Char, Fayard, 2004.

• Jean-Pierre MARTIN, Henri Michaux, NRF Biographies, Gallimard 2003.

 

Second post-scriptum :

Aucune donnée biographique, ni bribe d'histoire littéraire ne m'ont soutenu dans la lecture de De l'Amour, les avatars amoureux de Henri Beyle, dit Stendhal : je me suis fait profondément chier. Et je pensais pallier mes manques ?

L'Amour fou des surréalistes était passé bien avant. Trop tard pour apprécier les "cristallisations" de monsieur le Consul.

 

 

Je retiendrai de François Laut ce précepte d'Asie centrale qui m'est une lueur dans ces pérégrinations littéraires :

 

« Garde-toi de demander le chemin à qui le connaît, tu risquerais de ne pas t'égarer. »

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