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vendredi, 20 novembre 2009

il y a deux-cent-cinquante ans aux Cardinaux

 

Le même jour, à la même heure... en baie de Quiberon, où depuis plus de trente ans, je laisse s'effacer les sillages de Dac'hlmat, maintes fois recoupés.
cardinaux2002.jpg
C'est la Guerre de Sept Ans. Toujours ces vieilles querelles franco-anglaises, et le Canada est, cette fois, au cœur du conflit.
Même jour, même heure, le 20 novembre 1759, vers 15 heures, fin du flot, le vent de Ouest-Nord-Ouest souffle à plus de 40 nœuds.
Ciel blafard.
À bord du Soleil-Royal — Bidé de Chézac, capitaine de pavillon — Du Dresnay des Roches, major de l'escadre —  80 canons, 950 hommes — Hubert de Brienne, comte de  Conflans, maréchal de France, amiral, double les rochers des Cardinaux dans leur suet et engage sa flotte de vingt-sept navires* en baie de Quiberon, pensant qu'il ne sera point poursuivi par l'escadre anglaise*, amiral Sir Edward Hawke à bord du Royal George — capitaine John Campbell — 100 canons, 880 hommes.
Mais Hawke choisira le risque et imposera le combat.
cardinaux.jpg
L'escadre française sera décimée : vaisseaux brûlés, échoués, arraisonnés, en fuite dans l'estuaire de la Vilaine — pour les moins vaillants ou... les plus faibles.
Déjà en août de la même année au large de Lagos (Portugal) la flotte anglaise — amiral Edward Boscanven — avait refoulé l'escadre française du Levant, partie de Toulon, sous les ordres de Jean-François de La Clue Sabrant, pour renforcer la flotte atlantique du maréchal de Conflans.
Quarante plus tard, ce sera Aboukir avec Nelson qui annéantira la flotte républicaine de François Paul de Brueys d'Aigalliers. Je n'ose parler de Trafalgar.
Nous n'aurons, tout au long de cette fin du XVIIIe siècle et ce début du XIXe, que nos corsaires pour ne pas amener le pavillon.
Pas facile de redorer nos identités maritimes !!!
à lire :
• de La Condamine (Pierre), Le combat des Cardinaux, éditions du bateau qui vire, Guérande, 1982.
• Le Moing (Guy), La bataille des Cardinaux, éditeur Économia, Paris 2002.
et paru récemment (j'en ai tiré, à titre d'exemple, l'aquarelle ci-dessus),
• Raffin-Caboisse (Pierre), La bataille des Cardinaux, 20 aquarelles, éditions Cheminements, décembre 2008.
(ce livre a reçu le Prix 2009 du Beau livre-Album, de l'Académie de Marine.)
* Il y aurait eu de belles listes dans l'énumération des noms de vaisseaux, de leur armement, de leurs équipages, des chefs d'escadres, des capitaines, des enseignes et seconds...
Ce soir encore, à la nuit tombante, au large de Piriac, le ciel est tout autant blafard que le 20 novembre 1759, la mer est grosse et le noroît hurle. L'homme légèrement titubant qui sort du bistrot du Vercoquin croit apercevoir de hautes vergues brisées qui surgissent, puis s'effacent dans la violence des grains.

 

Commentaires

Ce matin, au large du Croisic, en lançant quelques gerbes à la mer, nous avons intensément pensé aux 2500 marins et soldats de la côte qui gisent là, entre Hoedic et Dumet, entre la Loire et la Vilaine, dans leurs vaisseaux fleurons et orgueils de la Royale. Merci d'avoir consacré une page à l'évocation de cette bataille bien oubliée que des historiens locaux ou nationaux ont tenté toute cette année d'évoquer de Damgan à Saint-Brévin, à travers conférences et expositions. Ils n'ont à aucun moment oublié en accomplissant leur devoir d'Histoire, de quelle matière était faite cette Histoire : la vie et la mort des hommes. Merci

Écrit par : PatBDM | samedi, 21 novembre 2009

de tous les volumes conseillés (encore une liste!...) lequel me conseilles-tu? Besoin de mer insatisfait!
Temps libre sur Paris pour la lecture par ce temps de "Mis du"

Écrit par : Hemon Andre | dimanche, 22 novembre 2009

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