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samedi, 03 octobre 2009

un caleçon contre "l'institutionalisation de l'islam"

J'y suis donc allé.

Chez mon libraire de la Fosse.

Revenu avec deux livres dans ma besace.

 

L'incendie du Hilton de FB et d'Amin Zaoui — ce  conservateur de la Bibliothèque nationale d'Alger qui s'est fait "jeté" il y a un an à peine, par la ministre algérienne de la Culture, Khalida Toumi — La chambre de la vierge impure. À lire La razzia et quelques autres de ses bouquins, je me demande comment il avait pu être nommé à un tel poste. Sa mise à l'écart serait due à l'invitation d'Adonis, le grand poète syrien.

Je ne citerai qu'un bref passage de la chambre de la vierge impure. Mais il est vrai qu'à lire Amin Zaoui ou Boualem Sansal, je me suis repris à espérer en ma troisième terre d'élection. J'espère que leurs bouquins, bien entendu interdits, circulent dans une belle et et saine clandestinité.

 

De Zaoui, donc, dès la seconde page de son récit :

Quand on a eu fini de faire l'amour, allongée sur un faux tapis persan imprimé de deux magnifiques paons, liesse de couleur, Sultana, encore nue, m'a lancé un regard perplexe et malin, le désir se reflétant dans le charbon de ses yeux, et m'a dit : « Je veux savoir comment tu ranges ton zizi dans ton caleçon. »

Sa voix douce et délectable me paraissait appartenir à une race d'oiseau en voie de disparition. Une race qui n'existait qu'au paradis ou dans l'imaginaire fou de Ziryab (789-857), célèbre musicien luthiste et chanteur bagdadien installé à Grenade la musulmane. En me lançant cette requête, Sultana n'était ni souriante, ni moqueuse, ni taquine. Elle avait l'air sérieux, méditatif et réfléchi. Toute une poésie d'enfant animait l'eau de son regard !

Je ne sais pas pourquoi, mû par une force extraordinaire, le superbe charbon de ses yeux s'est métamorphosé en jade.

J'ai paniqué.

L'eau n'est pas dormante !

J'étais en train de me rhabiller. Je scrutais le ciel du village à travers une lucarne, je l'ai aperçu très haut, enseveli dans un bleu fantastique.
Je ne m'attendais pas à une telle requête, et pourtant je l'ai trouvée intelligente, pertinente !
Et embarrassante.
Je ne m'étais jamais demandé comment je faisais pour ranger mon trésor dans mon caleçon ou dans mon slip.
« Mon oiseau édénique est là. On apprend comme ça, à ranger son zizi sans la prescription d'un maître, sans leçon de quiconque, sans grande difficulté, sans gêne. C'est une autre pédagogie. Une pédagogie divine. C'est un geste intuitif et illuminé, un don d'Allah le Miséricordieux, Lui qui octroie aux hommes le génie et l'intelligence de savoir ranger leurs fortunes dans leurs slips et apprend aux belles femmes comment cacher le sang de l’erreur dans des mouchoirs en coton. »

 

Ces quelques lignes peuvent faire tout autant que le plaidoyer d'Adonis contre "l'institutionalisation de l'islam" !

 

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