lundi, 28 septembre 2009
Youenn a viré de bord
Dach'lmat à peine quai, une voix bien aimée m'a appris que Youenn avait largué ses aussières pour jamais.
Il a dû virer. Cap à l'ouest. Il savait si bien les vents.
Certains, sur notre rive, ont vu sa voile s'effacer à l'horizon.
Déjà, de l'autre côté de la mer, des inconnus disent reconnaître cette voile.
Ainsi, dans le poème de William Blake, il est écrit :
Je suis debout au bord de la plage
un voilier passe dans la brise du matin
et part vers l'océan
il est la beauté, il est la vie.
Je le regarde jusqu'à ce qu'il disparaisse de l'horizon.
Quelqu'un à mon côté dit : "il est parti"
parti vers où ? Parti de mon regard, c'est tout !
Son mât est toujours aussi haut
la coque a toujours la force de porter sa charge humaine.
Sa disparition totale de ma vue
est en moi, pas en lui.
Et juste au moment où quelqu'un près de moi dit "il est parti",
il y en d'autres qui le voyant poindre à l'horizon et venir vers eux
s'exclament avec joie : "le voilà "
C'est çà la mort
De Youenn, je garde ce conseil :
« Vire de bord du côté où le vent va venir ! »
Pourquoi, lui, Youenn, a-t-il viré si tôt ?
14:52 Publié dans Les graves, les marines, "Poètes, vos papiers !" | Lien permanent | Commentaires (0)
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