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samedi, 25 juillet 2009

un "blogue" de silence (...) IV

P1000423.jpg
Réconcilié avec Estuaire 2009 ?
Le passé lourd de ma ville rappelé par A culpa civilizada d'Ernesto Neto, lue (?) par Nicléane.

un "blogue" de silence (...) III

treille.jpg
Retour au jardin.
La treille lourde de grappes, prémices d'un bel été finissant ?

un "blogue" de silence (...) II

avantnuit - copie.JPG

à mi-distance de Houat et de la pointe de Petit-Mont,
les cendres d'un enfant mort.
Le début de la nuit, vu par Noémie.

un "blogue" de silence (... ou presque) I

Un  si bel été ?
Au gré des marées et des vents.

DSCN0713 - copie.JPG
Tréac'h Gouret,  d'où fut lancée, au début du flot, la barque emportant le corps de Gweltas, l'ermite de Lenn Her Hoad, sans doute le soir du 10 mai 565. Elle s'échoua, à la basse mer du lendemain, dans l'anse du Petit Mont. Les moines ensevelirent le corps de leur Abbé en l'abbaye de Rhuys dont il avait été le fondateur.

Sic transit...






jeudi, 09 juillet 2009

« notre besoin de Rimbaud » 1

Au ponton de Foleux.

Ceci n'est pas une critique.

juste une note d'un lecteur lisant un autre lecteur.



Notre besoin de Rimbaud

Yves Bonnefoy

La Librairie du XXIe siècle, Seuil, 2009*

 

 

Un gros bouquin de quatre cent cinquante pages écrit par un homme que je connaissais comme poète — Du mouvement et de l’immobilité de Douve — et qui est aussi professeur honoraire du Collège de France. Un gros bouquin qui rassemble onze textes qui s’échelonnent entre 1961 et 2008. L’auteur les a réunis  sans tenter de les unifier ou même de les coordonner. Il reconnaît ce livre comme une sorte de journal de (son) affection pour le poète.

Le possessif "notre" : est-il de majesté ou de modestie ? L'ensemble des textes me ferait pencher pour la modestie. Et ne fut-ce cette affirmation que l'heure présente lit peu, ou mal Rimbaud, Yves Bonnefoy prouve sa grande humilité de lecteur.

Dont acte.

 

L’épaisseur des textes va du plus épais, les 190 pages du Rimbaud par lui-même, paru en 1961 au Seuil dans la collection Écrivains de toujours, repris ici sans les illustrations, mais avec cette singularité typographique très intéressante présentant en italique et sans guillemets les citations de Rimbaud incorporées au texte et en romain les poèmes et autres textes détachés de celui-ci, au plus mince, La brièveté de l’essentiel — sic ! — à peine 3 pages. Journal d’affection certes, mais patchwork qui ajuste entre eux l’essai, la préface, l’introduction, la réponse à enquête, la communication dans un colloque, pour un catalogue d’exposition, pour une revue.

 

Quant à la méthode, c’est une démarche tout aussi singulière que le choix typographique du premier essai, hors des courants critiques habituels influencés par la linguistique, la psychologie ou l’histoire littéraire ; encore en 2003, achevant de préfacer Une saison en enfer, il affirme passionnément que les écrits rimbaldiens ont été dès après sa mort la proie d'idéologies aussi autoritaires que réductrices. Il y a eu tour à tour, ou plutôt simultanément, et parmi bien d'autres, un Rimbaud catholique, un ésotériste, un marxiste, un autre « voyou », un autre encore, plus récemment, qui serait l'ami sinon le complice de ceux qui prônent qu'écrire, c'est travailler la langue, sans souci d'une réalité qu'ils disent simplement le décor de la mise en scène qu'est la langue.

S'y ressent bien une acrimonie envers les tendances de l'approche structuraliste et linguistique qui sévirent entre 1960 et 1980. Ici, un poète écrit sur sa relation quasi permanente à un autre poète, sur sa lecture qui est, non élaboration d’un cénotaphe, mais demande d’aide. Un modeste lecteur pourrait donc mettre ses pas dans ceux de l’auteur. J’y ai mis les miens. Le chemin fut parfois ardu : la prose du Bonnefoy poète est parfois alambiquée.

 

À l’instar de beaucoup de ses confrères en poésie, il rôde autour du concept "poésie" avec des accents qui se rapprochent plus du religieux que du linguistique :

Que fut Rimbaud, cet esprit bouleversé dès l’adolescence par l’intuition poétique — laquelle ne s’apprend pas, étant quelque chose comme une grâce..?


Ce que je reprocherai à Bonnefoy, c’est d’être plus souvent dans le spirituel que dans le mental. Sans doute est-il un parmi les lecteurs à oser tenir compte de ce que Vitalie Cuif, la mère de Rimbaud, s'entend répondre quand elle demandeà son fils le sens d'une Saison en enfer :

J'ai voulu dire ce que ça dit littéralement et dans tous les sens.


Ce que montre bien Bonnefoy c'est l'effort, la lutte jusqu'à la folie et certainement jusqu'au désespoir pour un autre Bien, un nouvel Amour.


(à suivre)

 

* Remerciements à Babélio pour son service de presse.

vendredi, 03 juillet 2009

blogue au gré des marées, des escales portuaires et...

... des bornes "wifi".

Nous larguons demain.

Intermittence estivale du blogue. Mais le MacBook embarqué pourra enfin nous connecter, dans nos ports de Bretagne.

J'embarque aussi mon vieux Rimbaud en Pléiade (acquis en 1958 et qui, glissé dans le sac du commando, crapahuta dans les djebels*) et d'Yves Bonnefoy, son Besoin de Rimbaud que m'a offert Babélio, ma préférée bibliothèque en ligne contre une critique du dit Bonnefoy.

 

Chose promise, chose due ; j'eusse préféré Enid Starkie, Henry Miller, Pierre Michon et même Philippe Sollers qui dissémine dans ses bouquins quelques pages fort pertinentes. À preuve, les six pages sur Isabelle R. dans Un vrai Roman. Mémoires.

Ou encore la lecture décalée de Jean-Luc Steinmetz, avec ses Femmes de Rimbaud.

Ou encore les quelques lignes de René Char dans Recherche de la base et du sommet.

 

Tu as bien fait de partir, Arthur Rimbaud ! Nous sommes quelques-uns à croire sans preuve le bonheur possible avec toi.

La Fontaine narrative

 

De Bonnefoy, je crains une sorte d'évanescente spiritualité oscillant entre espoir et désespoir, bien et mal qu'il me faudrait écrire, ce à quoi, désormais, je répugne, avec un grand B et un grand M.

Du mouvement et de l'immobilité de Douve, lu à la fin des années 60, m'a souvent laissé dans une songeuse inertie.

De Rimbaud, dans Fleurs. Et ceci nous accompagnera, mes petites-filles et moi dans notre paisible errance de juillet.

 

Tels qu'un dieu aux énormes yeux bleus et aux formes de neige, la mer et le ciel attirent aux terrasses de marbre la foule des jeunes et fortes roses.


Je ne suis guère sérieux, mais j'y entends déjà du Saint-John Perse !

 

* Je tentais alors de "résister " avec les seuls appuis  dont je disposais.