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dimanche, 07 juin 2009

au hasard d'une étagère

Jeudi, belle fête du compagnonnage en Éducation Populaire. Maria, après trente-cinq années de services loyaux, rigoureux, militants même, s'en allait vers sa liberté, quittant un service public qui s'affaisse de plus en plus dans un néant convenant fort bien aux tenants de ce néo-libéralisme qui prétend nous imposer ses régles et dites réformes.

Avec celles et ceux qui sont encore, administratives, conseillers, inspecteurs, dans l'institution, la résistance s'est organisée pour s'opposer, sinon tenter d'endiguer la connerie !

 

Le lendemain, vendredi, Robert Solé, dans Le Monde des Livres publiait un article sur Adonis à propos de la parution d'un livre d'entretiens de ce dernier ; j'ai réouvert Mémoire du vent qui fut mon entrée première dans la langue  et les Chants de Mihyar le Damascène, préfacé par des petits galets de Guillevic. Dans sa conception de l'écriture, il me ramène avec tant d'acuité aux mots qui vont surgir de René Char :

 

Le poète n'écrit pas ce qu'il connait. L'écriture embrasse l'inconnu.

Sinon elle n'est pas l'écriture.


Mais en replaçant les deux bouquins sur l'étagère — ils sont rangés par ordre alphabétique —je me suis aperçu que c'était un Apollinaire, L'enchanteur pourrissant,  qui introduisait les "A" alors que ce devait être Adonis. Une réminiscence remontée d'un lointain passé m'a fait penser qu'il y avait autre chose que la lettre "A" pour accoter mes deux poètes et qu'un mot rapprochait — de ces mots fascinants, et on ne sait trop pourquoi, qui courent tout au long de vos lectures rêveuses —qu'un mot rapprochait donc l'austère du désert et l'effervescent prédécesseur du Surréalisme : c'est Damascène !


Sachant que l'un et l'autre décidèrent d'opter pour des pseudonymes d'origine grecque, — Apollinaire pour Guillaume de Kostrowitzky, Adonis pour Ali Ahmad Esber — il n'y a pourtant qu'un mince voisinage entre le romano-monégasque et le syro-libanais. Si Damascène est noble et masculin chez Adonis, il est féminin et trivial avec délice chez Apollinaire

Damascène donc que je retrouve dans la Chanson du Mal-Aimé,


Et moi j'ai le cœur aussi gros

Qu'un cul de dame damascène

O mon amour je t'aimais trop

Et maintenant j'ai trop de peine

Les sept épées hors du fourreau


J'ai replacé dans l'ordre Adonis, Apollinaire, puis Aragon, Artaud, Audiberti, etc.

Pas tout à fait d'ailleurs, car j'ai gardé sur la table L'enchanteur pourrissant qui est autre façon de lire Merlin et Viviane. Mais, c'est encore une autre histoire ! N'est-ce pas ?

C'est un peu comme les cinq premiers vers de l'Odyssée par cinq, dix ou vingt traducteurs. J'ai, avec Apollinaire, une troisième version de l'Enchantement Merlin. Donc trois notes à venir sur Myrddin enserré dans la bulle d'air par trop belle Viviane.

 

Post-scriptum qui n'a pas grand'chose à voir avec ce qui précède :

60% des citoyens absents aux urnes.

Si ce n'est pas là, la dilution d'un suffrage universel exsangue... ?






 

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