dimanche, 02 novembre 2008
le cœur des arbres : dialogue
Dialogue entre Ruth Stégassy et Francis Hallé, botaniste, un samedi passé dans "Terre à terre"* :
— Si on creuse un arbre pour en trouver le cœur, le cœur de l'arbre c'est déjà lui. C'est déjà l'arbre qu'il était quand il était jeune.
— C'est admirable, ça, en effet.
— Un arbre garde en lui toutes le étapes de sa croissance ; donc, le cœur de l'arbre , c'est l'arbre le plus jeune qui est en même temps le plus ancien.
— L'arbre qui est à la fois le plus jeune et le plus vieux. L'artiste italien, Giuseppe Penone **, en retirant le vieil arbre, retrouve le jeune arbre avec ses branches au cœur du vieux tronc.
Je n'envie point l'immortalité des plantes et des arbres, telle qu'elle fut envisagée, précédant et suivant ce dialogue, un vrai dialogue pour un jour des Morts — tous ces cadavres passés et à venir, le vôtre et le mien entre autres, qui nourrissent et nourriront l'immensité végétale.
Cependant, je me satisferais bien de cette étonnante métaphore pour justifier de l'inévitable vieillissement allié à la jeunesse pérenne et du cœur et du mental.
* À propos de la parution de l'ouvrage collectif Aux origines des plantes, sous la direction de Francis Hallé, chez Fayard,
Tome 1 : Des plantes anciennes à la botanique du XXIe siécle
Tome 2 : Des plantes et des hommes.
Dommage que le prix....!
** Sur Penone, visiter le site du Centre Pompidou.
Post-scriptum :
Je m'étais avisé d'aller bidouiller dans ma feuille de style pour rétablir des couleurs qui s'affadissaient et des polices qui s'engraissaient.
Je me suis si bien "paumé" que le dérèglement fut général et que je n'ai pu retrouver le petit équilibre que Ya m'avait aidé à établir trois années durant.
Je souhaitais une meilleure lisibilité ; j'ai opté d'abord pour un fond "noir" estimé trop pompeux, je me retranche dans le gris. Mais ces barres verticales qui soulignent le retrait (ou rentrée ou renfoncement) dit "citation en exergue" mise en œuvre par le "blockquote" m'horripilent, je crains de retomber dans la pétaudière si j'efface des balises qui sont innocentes de ces vilaines barres verticales. Une barre, ça passe, deux, ça casse !
15:23 Publié dans les autres... arts | Lien permanent | Commentaires (2)
Commentaires
s'il vous plait, gardez les - sont pas laides du tout, elles rythment et attirent l'attention des petits vieux et petites vieilles
Écrit par : brigetoun | dimanche, 02 novembre 2008
Oui, plus que l'humain ou l'animal, le végétal est "conservateur". Il recouvre de pelures successives les âges de sa jeunesse. Nous avons le pouvoir de nous renouveler aussi loin que soit enfouie notre chair. Le renouvellement de nos peaux, pelures et phanères extérieurs est plus spectaculaire, mais l'ensemble de notre corps se renouvelle sans cesse, y compris les neurones de notre cerveau que l'on croyait voués à une mort progressive !.... En somme, nous sommes toujours nouveaux au point que l'on peut se demander comment notre personnalité s'y prend pour maintenir une certaine unicité ?... Peut-être le discours que nous nous racontons sur nous-mêmes et que les autres nous répètent ?...
cordialement
alainB
Écrit par : alain BARRE | lundi, 03 novembre 2008
Les commentaires sont fermés.