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jeudi, 26 juin 2008

Chronique portuaire de Nantes C

Du Commencement du XIXe Siècle à 1830


1823. — VAPEURS NANTAIS EN 1823.

Au début de la belle saison les vapeurs la Loire et la Maine, les deux premiers vapeurs construits à Nantes, partant de la cale du Port-Maillard et remontant jusqu'à Angers, et le vapeur le Courrier, desservant Paimbœuf et Saint-Nazaire, reprirent leur service. En réponse à certains bruits qui couraient dans le public, les directeurs firent publier dans le Journal qu'aucun d'eux n'était Anglais ou Américain, ainsi que leurs adversaires le prétendaient.
Une société rivale s'était en effet fondée sous le nom d' « Entreprise Française », et ses vapeurs , l'Angevin et le Nantais, partant de la cale de la Poissonnerie, desservaient également la Haute-Loire et Angers.
La première société fut incapable de soutenir la concurrence ; et dans les premiers jours d'août ses trois vapeurs étaient mis en vente et cessaient leur service. Tous ces vapeurs étaient munis de « bons restaurateurs » et ne manquaient pas d'un très grand confort (1).


LES DERNIERS NÉGRIERS : LA "PETITE BETZY", LA “VIGILANTE" & L’ ”AGOBAR”.

Le 5 mars 1823, le tribunal correctionnel de Nantes prononçait la confiscation de deux navires nantais : la Petite-Betzy, capitaine P***, armateur M. Julien D"', et la Vigilante, capitaine B***, armateur M. M*** , pour contravention à la loi prohibitive de la Traite des Noirs.
Ces deux navires chargés, le premier de 218 et le second de 345 nègres et négresses, avaient été surpris dans la rivière de Calaar, près de Boni, par les embarcations armées de la frégate anglaise I'IPHIGÉNIE et de la corvette de même nationalité le MIRMYDON,
Après un combat d'une demi-heure, pendant lequel un grand nombre de nègres furent tués ou dévorés par les requins, tandis qu'ils tentaient de gagner la côte à la nage, le lieutenant Mildmay, commandant les chaloupes anglaises, parvint à s'emparer des deux Nantais qui furent conduits en Angleterre et de là en France où ils furent condamnés et confisqués (2).

En dépit de l'étroite surveillance des Anglais qui, avant de se constituer les gendarmes de la Traite, avaient assuré l'avenir de leurs colonies par une importation formidable de noirs, et avaient organisé pour la conservation de leurs esclaves de véritables « haras » de nègres, — le mot fut maintes fois employé, comme la chose, — un certain nombre de négriers nantais continuaient encore au début du XIXe siècle leur hideux trafic.

Quelques mois, en effet, après la capture de la Petite-Betzy et de la Vigilante, un autre négrier nantais, l'Agobar, capitaine M***, était également saisi et sa confiscation prononcée par la cour spéciale d'appel de la Guyane Française (3).

Toutefois, les derniers négriers que Nantes pouvait encore posséder, ainsi d'ailleurs que Bordeaux, La Rochelle et le Havre, disparurent peu après cette date. L'on peut affirmer, semble-t-il, qu'en 1830, la Traite des Noirs était définitivement abolie, en fait comme en droit.


(1) Journal de Nantes et de la Loire-Inférieure, n° des 11 avril, 29 avril et 2 août 1823.
(2) VATTIER d'AMBROYSE, Le Littoral de la France. Côtes Vendéennes, pp. 409 et suiv.
(3) Journal de Nantes et de la Loire-Inférieure, n° du 1er juillet 1824.


RAPPEL

Ces chroniques sont tirées de
Marins et Corsaires Nantais
par Paul Legrand
Héron - J. Mesnier & C° - Éditeurs
7, Rue de Strasbourg - Nantes - 1908

Pages scannées par grapheus tis


Commentaires du “scanneur” :

Pudique, notre bon chroniqueur ; sans doute, se doit-il, encore en 1908, de ménager quelques familles d’armateurs et de capitaines nantais.
D’où, les *** suivant les initiales des noms propres !

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