jeudi, 24 avril 2008
Chronique Portuaire de Nantes XCI
Du Commencement du XIXe Siècle à 1830
1817. — ARMATEURS ET CAPITAINES BALEINIERS DU PORT DE NANTES.
Les traditions de la pêche de la baleine, jadis en honneur dans le port de Nantes, étaient complètement oubliées, lorsque l’armateur Dobrée résolut d'en tenter de nouveau la fortune. Il arma, en 1817, le trois-mâts le Nantais ; fit venir d'Angleterre des engins, un équipage et un capitaine nommé Winseloo ; et expédia ce navire vers les lieux de pêche. Quatorze mois après, le Nantais revenait avec le produit de vingt-sept baleines. Un seconde campagne, accomplie cette fois avec des engins fabriqués à Nantes, rapporta vingt-neuf baleines en quinze mois ; et une troisième, trente-trois baleines en dix-huit mois. Dobrée fit alors construire deux navires neufs de 300 tx., le Triton et l'Océan qui remplacèrent le Nantais.
Alléchés par les résultats obtenus, un grand nombre d'armateurs nantais s'adonnèrent bientôt à cette pêche : Louis Lévesque armait l'Amélie ; James Dupuis expédiait l'Océan, l'Éléphant-de-Mer et le Léandre, puis l’Adèle-et-Marie ; Maës et Cornau expédiaient la Comète ; enfin, Genevois expédiait l'Océanie ; et chacun de ces baleiniers accomplit des voyages très fructueux.
Parmi les capitaines baleiniers les plus habiles du port de Nantes, figuraient le capitaine Coste qui commanda l'Adèle-et-Marie, puis l'Océanie ; et le capitaine Thébaud. Ce dernier, qui commanda l'Amélie et le Léandre, fut le premier capitaine nantais qui forma un équipage baleinier exclusivement composé de marins français. Désireux de connaître à fond son métier, il se fit successivement timonier de pirogue, loveur de ligne, harponneur, etc., et acquit une telle réputation d'adresse qu'il ne fut plus connu que sous le nom de Thébaud-Baleine.
L'industrie de la pêche de la baleine introduisit à Nantes l'usage de doubler les navires de feutre, et l'emploi des câbles de fer substitués aux câbles de chanvre.
Depuis quelque temps déjà, les Anglais doublaient leurs navires d'un feutrage spécial, recouvert d'un soufflage de bois et de cuivre, et destiné à rendre la coque à la fois plus solide et plus imperméable, et plus souple aux chocs. L'armateur Dobrée parvint à créer un feutre susceptible de remplir cet usage, et cette coutume se répandit bientôt sur toutes nos côtes. Dobrée importa également d'Angleterre des modèles de câbles de fer, alors inconnus en France, et qui, dès ce moment, furent fabriqués dans les ateliers de nos constructeurs nantais (1).
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(1) Le Lycée Armoricain, 4e volume, 1824, pp. 92 et s.
Procés-verbaux des séances annuelles de la Société Académique de Nantes, Année 1823, pp. 43-45 & 60-64,
Année 1824, pp. 37-42, Année 1826, pp. 89-105.
RAPPEL
Ces chroniques sont tirées de
Marins et Corsaires Nantais
par Paul Legrand
Héron - J. Mesnier & C° - Éditeurs
7, Rue de Strasbourg - Nantes - 1908
Pages scannées par grapheus tis
12:00 Publié dans Les chroniques portuaires | Lien permanent | Commentaires (1)
Commentaires
Il reste encore les Japonais et les norvégiens, qui s'adonnent encore à cette chasse ...
Écrit par : Tietie007 | samedi, 26 avril 2008
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