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jeudi, 06 mars 2008

Chronique Portuaire de Nantes LXXXIV

Du Commencement du XIXe Siècle à 1830


1806. — ALLAGOUSSE ET L' " AMI-NATIONAL ".

Le lougre de l'État l’Ami-National, commandé par le capitaine nantais Allagousse, en croisière sur les côtes de Bretagne rencontrait, en février 1806, le cutter anglais la VÉNUS, de 8 canons de fort calibre, commandé par un lieutenant de vaisseau. Les deux navires se joignirent dans la baie de Quiberon, et après un long et sanglant combat, l'Ami-National forçait la VÉNUS à amener pavillon (1).

1807.— ALEXIS GRASSIN ET LE " GÉNÉRAL-ERNOUF ".

Depuis plusieurs mois déjà, la corvette anglaise la BARBARA, de 10 can. et 49 h,, surveillait les Antilles françaises, bloquant leurs ports et empêchant tout commerce sur leurs côtes ; lorsque le capitaine Alexis Grassin, commandant le corsaire nantais le Général-Ernouf, résolut de mettre fin à cette surveillance trop active, et sachant ne pas pouvoir lutter à forces égales contre la corvette anglaise, se décida à user de ruse.
Le 15 septembre 1807, la BARBARA vit dériver dans ses eaux un lourd chaland du pays, chargé de fruits et de marchandises de pacotille, et manœuvré par quelques pêcheurs insouciants. Leur maladresse et leur gaucherie amusèrent fort les Anglais ; et lorsque les pêcheurs eurent obtenu l'autorisation de monter à bord pour proposer leurs victuailles, ils accostèrent au milieu des lazzis et se mirent en devoir de débiter leur cargaison. Tout-à-coup, et tandis que les matelots anglais se bousculaient autour des paniers d'ananas et d'oranges, cinquante gaillards sortaient des flancs du complaisant chaland, se hissaient en grappes forcenées sur les échelles, sautaient sur le pont, et courant directement aux coffres d'armes et aux râteliers de haches d'abordage, tombaient sur les Anglais et s'emparaient en quelques instants de la BARBARA. C'était l'équipage du Général-Ernouf, sous la conduite d'Alexis Grassin. Ce beau fait d'armes, ajouté à bien d'autres, valut la croix de la Légion d'Honneur au capitaine Grassin, qui mourut le 24 juin 1832 (2).

LE CAPITAINE TUILIER ET LE " NEPTUNE ".

Au moment où le Neptune, de Nantes, était enlevé par un corsaire anglais en face du Croisic, le 20 mai 1807, le capitaine Tuilier, sautant dans un canot avec deux hommes, faisait force de rames vers la côte.
Arrivé à terre il courut au fort et obtint par ses pressantes sollicitations deux soldats et des armes. Avec ses quatre hommes il reprit la mer, revint à son navire, et se précipita avec furie sur les Anglais occupés à inventorier leur prise. Ceux-ci, stupéfaits de cette attaque soudaine et croyant à un renfort sérieux de Français, s'enfuirent à la hâte, laissant le brave Tuilier reprendre possession du Neptune, qu'il ramena triomphalement à Nantes. (3)

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(1) Le Moniteur, n° du 28 février 1806.
(2) S. DE LA NICOLLIÈRE-TEIJEIRO, La Course et les Corsaires de Nantes, pp. 424-32.
(3) GALLOIS, Les Corsaires Français sous la République et l'Empire, t. II, p. 422.



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