Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

vendredi, 29 février 2008

Chronique Portuaire de Nantes LXXXIII

Du Commencement du XIXe Siècle à 1830



1803. — VAPEUR NANTAIS CONTEMPORAIN DE FULTON.

En 1803, c'est-à-dire l'année même où Fulton se livrait sur la Seine à des expériences de bateaux à vapeur, « M. Dubochet aîné fit construire à Nantes une machine à double effet avec un seul robinet ou tiroir et sans condensation... M. Dubochet appliqua cette machine à un grand bateau de la Loire, et l'essai en fut fait sur ce fleuve. » (1)
Dubochet était un médecin nantais très versé dans les sciences mécaniques, et qui fut l'auteur de nombreuses inventions trop méconnues peut-être. II est regrettable qu'aucun document ne soit venu, jusqu'ici du moins, préciser la nature de l'invention brièvement rappelée par les quelques lignes citées plus haut, et qui constatent la solution pratique de l'adaptation de la vapeur aux navires à une époque contemporaine, tout au moins, de celle où Fulton fit sur la Seine les expériences qui l'ont rendu célèbre.


LE CAPITAINE P.-F. LEVEILLEY.

Fils adoptif de Nantes, comme Moncousu, le capitaine P.-F. Leveilley mourait en son domicile de la Chézine, le 26 décembre 1803. Né à Cherbourg et surnommé le "Jean-Bart de Cherbourg", il avait quitté sa ville natale pour s'établir et se marier à Nantes où il fut capitaine de plusieurs de nos corsaires, entre autres de la Vengeance. C'est à bord de ce navire, qu'il commandait en 1796 avec le grade de « lieutenant de vaisseau » et la dénomination sur le rôle de « capitaine de la rivière de Nantes », qu'il amarina quarante-sept prises en trois croisières (2).

1805. — LE CORSAIRE LA " CONFIANCE ".

Mollement bercé par la vague, le corsaire nantais la Confiance était mouillé le 2 juin 1805 au fond d'une petite baie de la côte d'Espagne, lorsque la vigie signala une voile au large, puis une seconde, puis d'autres encore ; c'était une petite escadre anglaise de deux vaisseaux, une frégate et deux corvettes. En un clin d'œil, au coup de sifflet du maître d'équipage, les matelots paresseusement étendus sur les prélarts et les paquets de filin, bondissaient sur les coffres d'armes et prenaient leur poste, tandis que les canonniers athlétiques, le torse nu et le visage au niveau de leurs pièces étincelantes, attendaient, mèche allumée, le signal du combat. A portée de canon le roulement du tambour retentit à bord des Anglais, et leurs premiers boulets, ricochant de vague en vague, vinrent frapper les couples du corsaire et tomber lourdement à l’ eau.
La Confiance lâcha alors toute sa bordée et la canonnade s'engagea.
La baie où se trouvait ancrée la Confiance était défendue par un petit fortin espagnol gardant la passe ; le capitaine Papin, voyant le feu du fortin se ralentir, donna alors le commandement de son navire au second et se jeta à terre avec une partie de ses hommes pour renforcer la faible garnison espagnole. En dépit de la canonnade du fortin, auquel le corsaire joignait ses bordées, les Anglais forcèrent la passe, mirent à terre cinq-cents hommes, massacrèrent la garnison toute entière ainsi que les paisibles habitants d'un village voisin attirés par le bruit du canon, et se retirèrent après avoir mis le feu à la Confiance qui s'abîma bientôt dans les flots (1).
___________________________________________________________________________________

(1) Annales du la Société Académique, Année 1838, p, 88.
LE BEUF, Du Commerce de Nantes, p. 25.
On sait, d'ailleurs, que Fulton ne fit que s'approprier en les perfectionnant les inventions de ses devanciers. Et en effet, dès 1736, l'Anglais Jonathan Hull avait pris un brevet pour la construction d'un vapeur à aubes dont il présenta les plans, mais qui ne fut pas exécuté. En 1775, Perrier, membre de l'Académie française, construisait le premier bateau à vapeur, dont il faisait l'expérience sur la Seine ; toutefois, la machine d'une force de 1 cheval-vapeur n'ayant pas été assez forte pour remonter le courant, les expériences furent abandonnées. En 1781, le marquis de Jouffroy fit marcher sur la Saône un vapeur de 46 mètres de long ; des accidents survenus pendant les essais, puis la Révolution, l'empêchèrent d'achever ses expériences. En 1796, le Français Desblancs prit un brevet pour la construction d'un vapeur.
Enfin, de 1785 à1801, de nombreux essais furent tentés un peu partout. En 1803, Siwingston et Fulton faisaient des expériences sur la Seine (sur la Loire, dit Larousse?) et, en août 1807, ce dernier lançait sur l'Hudson le premier vapeur ayant à bord des passagers et des marchandises.

(2) S. DE LA NICOLLIÈRE-TEIJEIRO, La Course et les Corsaires de Nantes, pp. 302-07.

Les commentaires sont fermés.