Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

jeudi, 14 février 2008

Chronique Portuaire de Nantes LXXXI

Du Commencement du XIXe Siècle à 1830


1800. — LE CORSAIRE LE "COURRIER ".

En février 1800, le corsaire nantais le Courrier, cap. Pierre Amoux, croisait paresseusement par 47° 31' de long, et 17° 50' de lat. lorsque sa vigie signala par la hanche de tribord une voile qui grossissait rapidement sur l'horizon.
Le capitaine Arnoux ordonna alors le branle-bas de combat, et reconnut bientôt dans le navire qui s'avançait un paquebot anglais : la PRINCESSE-ROYALE, venant des Iles-du-Vent.
C'était un adversaire sérieux, bien monté en artillerie, avec un équipage nombreux et des soldats. Néanmoins le capitaine Arnoux fit hisser lepavillon, et serrant le vent fut bientôt par le travers du paquebot qu'il salua de deux bordées. L'Anglais risposta vivement et la lutte s'engagea, les deux navires se canonnant à portée de pistolet. Enfin, après une heure et demie d'opiniâtre combat, la PRINCESSE-ROYALE, craignant d'être enlevée à l'abordage par les matelots du Courrier, qui, massés sur les porte-haubans, leurs sabres à coquille aux dents, se préparaient à sauter sur son pont, amena pavillon anglais et se rendit au Nantais qui l'amarina (1).

1801. — LE CAPITAINE MONCOUSU.

C'est au combat d'Algésiras, livré le 6 juillet 1801 par l'escadre française de l'amiral Linois à la flotte anglaise de Saumarez, que périt le capitaine Moncousu, tué glorieusement sur le gaillard de l'Indomptable, de 90 can., qu'il commandait.
Si Angers revendique l'honneur d'être la ville natale de Moncousu, — il y naquit le 26 août 1756, — Nantes peut se flatter par contre d'avoir été sa ville d'élection. Il y vint en effet de bonne heure s'y faire recevoir capitaine, y commanda plusieurs de nos navires, et enfin s'y maria.
Sa carrière fut des plus brillantes. Sorti de la marine de commerce où il avait fait ses preuves, il passa dans celle de l'État, et commandait en second le cutter l'Expédition, qui combattait le cutter anglais le RAMBER, tandis que la Surveillante se couvrait de gloire en luttant contre le QUÉBEC. Il commanda ensuite le Redoutable, puis l'Indomptable à bord duquel il fut tué le 6 juillet 1801, à la veille de passer du grade de Chef de division à celui d'Amiral.
La nouvelle de sa mort causa à Nantes un émoi considérable.
______________________________________________________________

(1) GALLOIS, Les Corsaires Français sous la République et sous l’Empire, t., II, p. 427.
(2) MELLINET, La Commune et la Milice de Nantes, t. II, pp. 90 et suiv.


RAPPEL

Ces chroniques sont tirées de
Marins et Corsaires Nantais
par Paul Legrand
Héron - J. Mesnier & C° - Éditeurs
7, Rue de Strasbourg - Nantes - 1908
Pages scannées par grapheus tis

Les commentaires sont fermés.