Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

mardi, 05 février 2008

lecture de grogne

Tout recommence par une grogne en lisant ceci dans le Magazine littéraire de février : parfois, je me demande pourquoi je persiste à me procurer ce magazine, mais ce mois, le propos est un dossier sur Aristote — ne fut-ce que pour compenser la distribution gratuite de Platon, par Le Monde de la semaine dernière, mes préférences démocratiques alllant sans hésitation plus auprès du premier et de ses Politiques que de la République du second ; mais il ne s’agit point pour l’instant — même au proche voisinage d'élections — des deux philosophes grecs, barbus et célèbres ; je reviendrai à Aristote.

Donc, la grogne pour ceci :

« Le lecteur qui lit pour tirer parti d’une lecture est un être indigne de ce qu’il lit, et d’aillleurs entraîné à lire sans bénéfice, puisqu’il est entraîné à corrompre, par son avidité d’utilisation, ce qu’il ne pourrait espérer atteindre intact, qu’en refusant de le faire servir à quoi que ce soit, et d’abord à lui-même.»

Maurice Blanchot


J’ai toujours quelque mal à lire cet homme. L’espace littéraire, Le livre à venir, L’entretien infini demeurent des pavés qui font meubles sur les étagères :
« Qu’est-ce qu’un livre qu’on ne lit pas ? »

Me faut-il appliquer à Blanchot cette citation qu’il tire de Montesquieu :

« Je demande une grâce que je crains que l’on ne m’accorde pas : c’est de ne pas juger, par la lecture d’un moment, d’un travail de vingt années ; d’approuver ou de condamner le livre entier et non pas quelques phrases. »

Mais peut-être Blanchot a-t-il atténué, sinon effacé, la citation du Magazine tirée de chroniques écrites dans les années quarante ?
J’ai donc ré-entr’ouvert les “meubles Blanchot” ! Et son dernier, acquis un mois avant sa mort, début 2003, Une voix venue d’ailleurs, un recueil de textes brefs où l’on rencontre Paul Celan et René Char. Et quand on trouve Char, Héraclite n’est pas loin !
Me voilà reconduit près d’Aristote, celui de la collection du Monde de la Philosophie et du Magazine littéraire.
Je relis donc Blanchot, sans grogne. Il importe de nuancer ses rognes. Même demeurant un très "utilitariste" lecteur.
Héraclite et Aristote, ce sera pour demain.

Les commentaires sont fermés.