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mercredi, 09 janvier 2008

les heureuses juxtaposition de la "librairie" : Jouve encore

Les bouquins de Pierre Jean Jouve jouxtent sur la même étagère ceux de Victor Segalen. Pour moi, c'était fortuit, mais en relisant l'essai de René Micha, je tombe sur une brève notule qui m'avait échappée jusqu'à ce jour :

« C'est d'ailleurs vers ce moment qu'il (Jouve) connaissait l'œuvre de Victor Segalen, et par un mouvement assez généreux contribuait, plus que tout autre, à "sauver" cette œuvre de l'oubli à quoi elle semblait condamnée. »

Est-ce pour cette fréquentation et ce "sauvetage" que l'on retrouve chez Jouve, dans Ode ou Langue des versets qui paraissent si proches du rythme de l'Ode segalienne , de Thibet ou de Stèles.

Étrangère, vaste beauté, plus familière que ma larme
Ce n'est pas d'aujourd'hui que je vois ton visage aux plus anciens cils
C'est d'années de siècles de temps ;
Ce n'est pas d'aujourd'hui qu'abîme où souriante tu vas fuir
Referme sa porte en mon cœur, un bruit de vantail discordant !
Ce n'est pas d'ici que tu plonges, ce n'est pas d'ici mais d'avant, que douce et aimée jouissante
Tu enfonces l'ongle rouge dans l'immense durée de jour qui jamais ne sera présente.

Ma bien aimée Étrangère
Chaque figure douce de Toi occupant la scène tour à tour
Toutes sont ce buisson de vieil or d'amour, toi l'Étrangère,
Et toutes sont aimées sans vêtements dans un unique voyage au fond des terres de l'étranger.

La page blanche, in ODE


Post-scriptum :
• Avant-hier, ma bibliographie était une biblio du "pauvre", des "poches" pour maigres bourses et nous savons depuis hier soir... que le "pouvoir d'achat" est un élément négligeable.
Me faut-il alors conseiller les deux tomes de l'œuvre complet, établi par Jean Starobinski, au Mercure de France, en 1987, année du centenaire de Jouve ? Hors les écrits critiques, le lecteur y retrouve toutes les proses, les poèmes, les traductions, les ouvrages reniés d'avant 1925, jusqu'aux inédits Beaux Masques, feuillets sulfureux, obscènes et délicieux !
Et faudrait-il citer encore ce qui est peut-être la première biographie de Jouve, — mais je n'ai pas encore lu — le Pierre Jean JOUVE de Béatrice Bonhomme aux éditions ADEN.
• Ce soir, mais c'est de la faute à Jouve, je sèche le premier cour de littérature contemporaine au Lieu Unique sur Linda LÊ ; j'irai la semaine prochaine, la dame y sera et il y aura le "regard" de Chloé Delaume !!! Ça m'ira !

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