mardi, 04 décembre 2007
Le grand combat et une certaine... "bravitude"
La justification du terme emprunté par madame Royale sur la Muraille de Chine pour exprimer je ne sais quelle brave attitude... me semble fort déplacée.
Que "-itude" soit ou non un suffixe — après recherche, ces trois syllabes n'apparaissent point dans le répertoire des suffixes grecs, latins ou autres qui forgent notre langue — la dame pousse le bouchon un peu loin en se référant aux fabrications langagières de Michaux.
Que tout, y compris la révolte fondamentale contre la langue, soit récupérée, c'est devenu monnaie courante.
Qu'on justifie l'utilisation d'un néologisme que j'estime laid — l'adéquation phonique avec la création d'un sens recherché me semble une règle — et qui n'agrandit point le sens donné par la langue, est de l'outrecuidance !
Entendons « bravitude » .
Laissons retentir :
Il l'emparouille et l'endosque contre terre ;
Il le rague et le roupète jusqu'à son drâle ;
Il le pratèle et le libucque et lui barufle les ouillais ;
Il le tocarde et le marmine,
Le manage* rape à ri et ripe à ra.
Enfin il l'écorcobalisse.
L'autre hésite, s'espudrine, se défaisse, se torse et se ruine.
C'en sera bientôt fini de lui ;
Il se reprise et s'emmargine... mais en vain
Le cerceau tombe qui a tant roulé.
Abrah ! Abrah ! Abrah !
Le pied a failli !
Le bras a cassé !
Le sang a coulé !
Fouille, fouille, fouille
Dans la marmite de son ventre est un grand secret
Mégères alentour qui pleurez dans vos mouchoirs ;
On s'étonne, on s'étonne, on s'étonne
Et vous regarde,
On cherche aussi, nous autres, le Grand Secret.
Henri Michaux
Qui je fus, 1927
Non, Madame, sur la Grande Muraile, vous ne cherchiez pas le Grand Secret !
* Manage ? Tiens, tiens !
14:00 Publié dans les diverses | Lien permanent | Commentaires (2)
Commentaires
Et si on l'emparouillait ?
Écrit par : C.C. | vendredi, 07 décembre 2007
C'est un grand combat que vous vous proposez d'engager ! cette bravoure va certainement amener beaucoup de mieux être et aussi de bien être à la multitude de nos concitoyens qui subissent la politique de classe de Nicolas Sarkozy qui lui ne s'est pas permis des libertés avec la langue.......
Écrit par : kervarker | vendredi, 07 décembre 2007
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