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jeudi, 15 novembre 2007

Chronique portuaire LXVIII

Période Révolutionnaire


1793. — CORSAIRES NANTAIS EN 1793.

Dès le lendemain de la déclaration de guerre à l'Angleterre, le 31 janvier 1793, tous les ports de France rivalisèrent de zèle et d'entrain dans leurs armements de corsaires, Nantes fut loin de rester en arrière dans ce mouvement de patriotisme ; et presque tous ses long-couriers ou négriers furent armés en Course.

C'est ainsi que du 7 février au 27 juillet, les armateurs nantais expédièrent une vingtaine de corsaires contre les Anglais.
Cossin et Dupuy armèrent : l'Eugénie, de 300 tx., 16 can., 12 pier. et 120 h. d'équipage (deux croisières), l’Espérance, de 150 tx., 12 can., 8 pier. et 100 h. et la Musette, de 300 tx., 22 can. et 180 h.
Clair Ricordel : l'Espoir, de 300 tx,, 14 can. et 130 h.
Pierre Ricordel : la Georgette, de 300 tx., 16 can. et 120 h.
Guertin et Ouvrard : le Neptune, de 200 tx., 16 can, et 4 pier. (deux croisières).
Pierre Ragideau : la République, de 300 tx., 18 can. et 200 h.
Margerain Chesneau : le Porhin, de 300 tx., 10 can., 10 pier et 80 h.
Perrotin père et fils : le Robert, de 300 tx., 18 can., 12 pier. et 100 h.
René Nau aîné : la Didon, de 300 tx; 14 can, et 100 h.
François Delamare : le Sans-Culotte-Marseillais, de 100 tx., 10 can., 8 pier. et 86 h,
L. et F. Richer frères : le Père-Duchesne, de 14 can., 12 pier. et 120 h.
C.A. Jalabert et Rousset : le Jean-Bart, de 500 tx., 22 can. et 225 h.
J.-B.-René Anizon ; le Breton, de 350 tx., 24 can., 4 pier., 6 obusiers et 170 h,
P. Laporte, négociant et courtier ; le Sans-Culotte-Nantais, de 100 tx., 12 can. et 100 h. (1).
Touzeau et Abautret ; le Tyrannicide, ainsi nommé par le Comité qui en avait accepté le parrainage sur la demande des armateurs (2),
Enfin, sans dénomination d'armateur : le Furet, de 12 can., 10 pier. et 75 h., et le Mandrin, de 200 tx., 16 can., 12 pier. et 120 li.

Le plus célèbre de ces corsaires fut le Sans-Culotte-Nantais, qui, armé en février, et ainsi appelé par autorisation municipale, amarina douze ennemis en moins de six mois. II était commandé par le capitaine Plunkett (3).


TRIBUNAL DE COMMERCE & COMITÉ DE MARINE.

Le Tribunal de Commerce fut installé à Nantes le 11 février 1793. Il était composé des citoyens ; Alexis Mosneron, Rosier, Guesdon, Dehergne jeune, Claude Lory, Bonamy, d'Haveloose aîné et Lornoier (4).
Au mois d'avril de la même année, un Comité de Marine, composé des citoyens : Passant, Bailly, Berthault, Bourmaud, Suet, Chevert, Bridon et Cathelineau, était constitué dans le but de sauvegarder les intérêts maritimes et commerciaux de Nantes.
À peine réuni, ce Comité s'efforçait d'assurer la liberté de la navigation troublée par les Rebelles. Il envoyait d'abord vers Indret un ponton armé et monté par cinquante hommes ; puis présentait un plan de bateaux stationnaires armés au Comité Central qui l'approuvait et ordonnait la mise en adjudication immédiate de deux de ces bateaux.
Enfin, il armait quatre chaloupes canonnières, avec deux pièces de canon chacune, pour faire la police du fleuve de Paimbœuf à Nantes (5).


COCARDE TRICOLORE REMISE AU CAPITAINE AMÉRICAIN HUBLE.

Le Conseil communal de Nantes avait décidé de profiter de l'arrivée du capitaine Huble, commandant l'Amitié, venu de la Nouvelle-Angleterre avec un chargement de blé, pour manifester dans sa personne la fraternité des citoyens de Nantes et de ceux de la République de la Nouvelle-Angleterre. Une cocarde tricolore, avec cet exergue : « La Ville de Nantes au citoyen Huble », lui fut solennellement remise le 21 février, par le maire Baco, qui profita de cette occasion pour prononcer un discours énergique contre « la superbe Albion » (6).

EMBARGO

En raison des bonnes relations existant alors entre la France et les Etats-Unis, et de l'empressement que ces derniers avaient mis à expédier, des subsistances, le Conseil autorisait, le 4 octobre, quatre navires américains à sortir du port avec leur cargaison de vin, sucre, café, et leur provision de biscuit, bien que l'état de disette de la ville eut fait interdire l'exportation et la sortie d'aucun produit alimentaire.
Par contre, la République était en guerre avec les Villes libres, et le 1er mars, une lettre du Ministre de la Marine avait ordonné de mettre l'embargo sur les navires d'Hambourg, de Brème et de Lubeck, ancrés en Loire ; encourageant les corsaires nantais à donner de leur côté la chasse à ceux qu'ils rencontreraient en mer (7).

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(1) S. DE LA NICOLLIÈRE-TEIJEIRO, La Course et les Corsaires de Nantes, pp. 244 et suiv.
(2) VERGER, Archives curieuses de Nantes, t. V, p, 453.
(3) MELLINET, La Commune et la Milice de Nantes, t. VII, p. 107.
(4) MELLINET, La Commune et la Milice de Nantes, t. VII, p. 106.
(5) VERGER, Archives curieuses de Nantes, t. V, pp. 434-5.
GUIMAR, Annales Nantaises, p. 602.
(6) MELLINET, La Commune et la Milice de Nantes, p. 111.
(7) VERGER, Archives curieuses de Nantes, t. V, pp. 322-384

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