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mercredi, 07 novembre 2007

Chronique portuaire LXVII

Période Révolutionnaire


1792. — EMBARQUEMENT DE PRÊTRES.

Le 26 août 1792, l'Assemblée Législative avait voté une Loi ordonnant de déporter à la Guyane les prêtres insermentés qui ne se seraient pas expatriés d'eux-mêmes dans un délai de quinzaine.
Un grand nombre d'ecclésiastiques s'embarquèrent alors individuellement ; quant à ceux déjà internés au Château, ils demandèrent et obtinrent, aux termes de la loi, l'autorisation de s'expatrier dans un pays de leur choix.
Quelques jours avant leur départ, le 7 septembre, le Conseil chargea les deux Commissaires de semaine de les visiter pour les engager, dans l'intérêt de leur sûreté, à changer de costume et surtout, en ce qui concernait les ex-capucins, à faire couper leurs barbes. Le 10, ils furent conduits à Paimbœuf, escortés par un bataillon de la Garde nationale, et furent embarqués à destination de l'Espagne qu'ils avaient choisie comme lieu de résidence (1).

Le Télémaque, cap. Pierre David, en reçut 38 et les débarqua à Bilbao et à Saint-Sébastien.
Le Marie-Catherine, cap. Hidulfe Masson, en reçut 44 et les débarqua à Santona, près de Santander le 24 septembre.
Le Bon-Citoyen, cap. d'Aspilcouet, en reçut 5 qu'il débarqua à Saint-Sébastien.
Et le Saint-Gédéon, cap. *** en reçut 8 qu'il débarqua sur la même côte (2).

Lorsque les délais d'expatriation volontaire furent expirés, la loi de déportation fut appliquée dans toute sa rigueur.
Le 21 septembre, les prêtres de Nantes, auxquels on avait joint ceux du Mans et d'Angers, furent embarqués à Paimbœuf, à bord de la Didon. cap. Lebrec, et du Français, cap. Le Goguet. Trois-cent-trente prêtres montèrent sur le premier navire et soixante-deux sur le second. Avant de partir, le capitaine de la Didon avait reçu des Commissaires du département une lettre soigneusement cachetée qu'il ne devait ouvrir qu'après plusieurs jours de traversée. Elle contenait l'ordre de jeter tous ses passagers à la mer, et vraisemblablement, le capitaine de l'autre navire devait avoir reçu des ordres semblables.
Le brave marin, incapable d'exécuter cette lâche action, alla s'échouer volontairement sur les côtes de Gallice et débarqua tous les prêtres sains et saufs à Santander. De son côté, le capitaine du Français, par une manœuvre semblable, débarqua ses passagers à la Corogne (3).


L'ÉQUIPAGE DE l’ “ALEXANDRE " À LA SOCIÉTÉ POPULAIRE.

Le 19 janvier 1792, La Société Populaire des Amis de la Constitution recevait en séance solennelle le capitaine Malingre et l'équipage du brick l' Alexandre, de Saint-Valéry-sur-Somme. Ce navire, tout désemparé par deux tempêtes successives, n'avait pas hésité cependant à se porter au secours d'une corvette espagnole la Sainte-Hyacinthe, prête à couler, et avait réussi, au prix de mille efforts, à sauver son équipage.
Incapable de gouverner, l’Alexandre avait été poussé par les vents contraires vers l'embouchure de la Loire, où il était rentré pour réparer ses avaries. Le capitaine Malingre fut décoré d'une couronne civique, et tous ses hommes reçus membres de la Société des Amis de la Constitution. (4)
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(1) VERGER, Archives curieuses de Nantes, t. V, pp. 288-9.
(2) ABBÉ DENIAU, Histoire de la Vendée, t. I, p. 199.
A. LALLIÉ, La déportation des prêtres emprisonnés à Nantes.
(3) ABBÉ DENIAU, Histoire de la Vendée, t. 1, pp. 205-6.
Revue de l'Anjou, Année 1853, t. II, p. 561.
(4) Journal de la Correspondance de Nantes, Année 1792, n°24.

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