jeudi, 27 septembre 2007
Chronique portuaire LXII
Du Commencement du XVIIIe Siècle à la Révolution
1780.— LE COMMODORE PAUL JONES À NANTES.
En juin 1780, Nantes recevait au milieu d'un enthousiasme indescriptible le fameux commodore PanI Jones, le « père de la marine américaine » et celui qui inspira le « Pilote » de Cooper, et « Paul Jones le Corsaire » d'Alexandre Dumas.
Un journal du temps rapporte ainsi l'accueil fait par les Nantais au brave marin ; « On m'écrit de Nantes que Paul Jones a passé huit jours dans cette ville, où l'accueil si flatteur de notre capitale envers lui s'est renouvelé dès qu'il a paru. Le public, toujours engoué du romanesque, se portait en foule sur ses pas, et l'affluence a été si grande, lorsqu'il s'est montré au spectacle, que la moitié des curieux fut contrainte de rester à la porte, tant la salle était remplie. Il n'a pas été moins fêté à la Loge des Maçons, qui, à son occasion, a donné le banquet le plus magnifique, précédé d'un discours, où l'orateur l'a assez ingénieusement comparé à une coquette qui donne des fers à tous ceux qui osent l'attaquer, tandis qu'elle sait se garantir elle-même de la captivité. Les Dames de la Ville lui ont également témoigné combien sa valeur guerrière méritait auprès d'elles.
Mlle de Menou, fille du Comte de ce nom, Lieutenant du Roi, lui ayant demandé s'il n'avait jamais été blessé, il répondit : « Jamais sur mer, Mademoiselle, mais j'ai été atteint sur terre par des flèches qui n'étaient point décochées par des Anglais. »
Cette réponse galante enchanta tellement cette jeune personne, qu'elle lui valut une cocarde de sa part. Le Commodore l'accepta en lui promettant, foi de Chevalier, qu'il s'en parerait tous les jours de combat » (1).
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(1) BARON G. DE WISMES, Le commodore Paul Jones. Sa réception à Nantes en 1780, pp. 10-11,
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