samedi, 15 septembre 2007
avec Cadou et Max Jacob
à la mémoire d'Étienne ITHURRIA
pour nos découvertes adolescentes de la poésie contemporaine d'alors.
Décidant — enfin ! — de renouer avec une pratique quasi quotidienne, le téléfilm d'hier soir, émouvant, Monsieur Max de G. Aghion m'a conduit à feuilleter l'ami Cadou.
CORNET D'ADIEUJésus a dit
« II n'y aura pas de printemps cette année
Parce que Max s'en est allé
Emportant les chevaux les vergers et les ailes
Parce que sur la croix le bon Saint Matorel
A lâché les oiseaux vers un pays glacé »
Et c'est vrai. Les bourgeons se taisent. Les poitrines
Voient se faner leurs seins. Tout au fond des vitrines
Une enfance à genoux se suicide et le ciel
Épuise en un regard ses réserves de miel
II fait froid maintenant que tu n'es plus
Beau masque de douleur
Maintenant que tes mains ont trouvé sous la terre
Enfin le battement initial de ton cœur
J'entends ta voix pareille aux chants du monastère
Et tandis qu'on te fait place dans la lumière
Les hommes prient pour toi à Saint-Benoît-sur-Loire
Tu étais sur tous les quais de toutes les foires
Au pain d'épice
On te trouvait dans les coulisses
Des bals champêtres
Tu discutais avec les prêtres
Souvent tu m'écrivais et c'était chaque fois
Des bavardages de bergères et de rois
Tu m’écriras encore
J’attends tes reportages sur la mort
Le Nom vernal
O Max
Et l’élixir du laboratoire central
J’attends que soit connue la décision de l’ange
Que Dieu prenne parti pour toi et qu’il t’arrange
Une vie dans le cœur de tes amis natals.
Pleine poitrine, 1944-1945
recueil dédiéÀ la mémoire de mon ami
Max Jacobassassiné
Max Jacob, évoqué au moins deux autres fois, par Cadou,
dans L'Aventure n'attend pas le destin , Encore une lettre à Max,
et dans Le diable et son train, En liaison avec Max.
15:55 Publié dans Cadou toujours, "Poètes, vos papiers !" | Lien permanent | Commentaires (1)
Commentaires
7 poèmes font , tout ou partie, allusion à Max Jacob . A ne pas oublier la dédicace de son recueil "Pleine Poitrine" . Max Jacob a écrit plus de 320 lettres à Cadou, lettres encore inédites. Merci d'avoir présenté ce poème émouvant.
Écrit par : Germain Alain | mardi, 13 mai 2014
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